E3 2016 - Y.Guillemot (Ubisoft) : "Le risque de ne plus avoir de liberté"

Melinda DAVAN-SOULAS et Cédric INGRAND, envoyés spéciaux à Los Angeles
Publié le 17 juin 2016 à 8h00, mis à jour le 4 décembre 2016 à 22h28
E3 2016 - Y.Guillemot (Ubisoft) : "Le risque de ne plus avoir de liberté"
Source : Melinda DAVAN-SOULAS

INTERVIEW - Pris dans la tourmente Vivendi, Yves Guillemot, le patron d'Ubisoft, veut rester le capitaine d'un des plus beaux fleurons du jeu vidéo mondial. Nous l'avons rencontré à Los Angeles, lors du salon E3, où il défend bec et ongles l'indépendance de l'éditeur français. La créativité en dépend, assure-t-il.

Vous arrivez cette année avec deux jeux différents, français et ambitieux : Ghost Recon Wildlands, fait par Ubisoft Paris, et Steep, que l'on doit à Ubisoft Annecy. C'était important cette année en particulier, avec le climat autour de l'entreprise, d'avoir un très bon line-up à présenter ?

YVES GUILLEMOT : C'est toujours important parce que nous sommes dans un univers, un métier qui demande beaucoup d'innovations en permanence. On adore car ça pousse tout le monde, les créateurs comme n'importe quelle personne qui travaille dans l'entreprise. Ca donne à voir des choses nouvelles et envie d'aller vers ce qui va surprendre.

C'est un message que vous envoyez aussi à de potentiels partenaires ?

Y.G. : On a remarqué qu'il était vraiment important de montrer des choses que nous allions pouvoir jouer rapidement. Parce que bien souvent les expériences vivent et peuvent être oubliées, voire copiées. Donc venir avec quelque chose qui peut être joué tout de suite, c'est mieux pour le marché et pour Ubisoft.

Les rachats d'éditeur de jeux vidéo ne se passent généralement pas très bien. L'histoire a tendance à laisser croire que ce n'est pas forcément une bonne idée...

Y.G. : C'est un métier où la créativité et la prise de risque permettent de créer des expériences nouvelles et intéressantes. Quand on change l'équipe, on court souvent le risque de ne plus avoir cette liberté et cette capacité d'essayer de nouvelles choses pour créer.

Y a-t-il des choses que vous n'auriez pas faites ces dernières années si vous aviez été dans une pure logique industrielle ?

Y.G. : Oui, bien sûr. Le métier changeant souvent, quand vous êtes obligés de montrer un plan à moyen terme, de retourner devant un board pour expliquer vos changements de stratégie trois fois dans l'année, ils ne peuvent pas vous suivre. Quand vous êtes dans le métier, que vous décidez par vous-même, d'aller à droite, puis à gauche ou en haut, vous arrivez à aller là où va le marché.

Pour quelqu'un qui découvre le marché, comment décririez-vous Ubisoft ?

Y.G. : Ce qui caractérise Ubi, c'est la possibilité pour l'ensemble des équipes de venir avec des idées et de se battre pour les réaliser avec un niveau de qualité supérieur à ce que les autres peuvent faire. C'est aussi simple. Mais pour pouvoir le faire, il faut se dire que, si on échoue, on ne va pas se faire virer. Que l'on va apprendre de cet échec, pouvoir recommencer, itérer, faire mieux et donc un jour avoir du succès.

On se revoit l'an prochain à l'E3 ?

Y.G. : Absolument !

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