Crédit immobilier : les taux sont de nouveau à leur plus bas historique (et cela devrait continuer)

Publié le 9 octobre 2018 à 17h29, mis à jour le 10 octobre 2018 à 9h21
Crédit immobilier : les taux sont de nouveau à leur plus bas historique (et cela devrait continuer)
Source : Thinkstock

ARGENT - En matière de crédit immobilier, les records de taux bas d'octobre 2016 ont de nouveau été atteints cet automne, selon les chiffres présentés ce mardi par MeilleurTaux. Il sera cependant difficile de descendre davantage, selon le directeur de l'enseigne de courtage.

"La situation est exceptionnelle, les taux des crédits immobiliers sont aussi bas qu'il y a deux ans." Cette observation prononcée par la porte-parole de Meilleurtaux.com, Maël Bernier, ce mardi 9 octobre lors de la présentation de son dernier Observatoire du crédit immobilier, résume la bonne santé du secteur.

Concrètement, en septembre, les taux moyens hors assurance étaient de 1,40% sur 15 ans, 1,60% sur 20 ans et 1,85% sur 25 ans (données issues de l'enseigne de courtage, qui compte 300 agences en France). Ces chiffres correspondent aux records d'octobre 2016 (1,40% sur 15 ans, 1,60% sur 20 ans et 1,90% sur 25 ans).  

Il ne faut cependant pas forcément y voir l'installation d'une tendance à la baisse. "Il sera difficile pour les banques de descendre plus bas car, à ce niveau, leurs marges se resserrent", estime Hervé Hatt, le président de Meilleurtaux.com. Ces marges qui correspondent à la différence entre le taux proposé aux clients et le taux auquel les banques empruntent est en effet actuellement très faible -de l'ordre de 0,32%- pour un excellent taux d'emprunt fixe sur 20 ans, selon les données brassées par le courtier. 

En outre, "cet automne, les banques s'approchent davantage de leurs objectifs commerciaux que durant l'été", poursuit Maël Bernier. Elles ne devraient donc pas chercher à attirer les clients à n'importe quel prix. Pour autant, Hervé Hatt n'envisage "pas de remontée des taux à court terme, même s'il faut s'attendre, pas forcément à raison, à ce que certains prédisent une remontée en 2019". 

Les revenus nécessaires pour emprunter 200.000 euros ont baissé de 1.000 euros en dix ans

Autre record égalé, la capacité d'emprunt. Elle n'a jamais été aussi élevée (à l'exception d'octobre 2016). Les taux exceptionnellement bas tirent en effet cette capacité vers le haut dans la mesure où ils font baisser le coût du crédit. Autrement dit, ils permettent d'emprunter davantage sans faire augmenter la mensualité. Ce mécanisme présente un avantage pour les emprunteurs potentiels ne disposant pas de revenus importants. "Pour un même emprunt, les revenus nécessaires ont diminué de 30% en dix ans", souligne le patron de Meilleurtaux.com. 

Par exemple, en 2008, il fallait gagner 4.000 euros pour emprunter 200.000 euros. Désormais, 2.900 euros suffisent. Les acheteurs moins aisés ont ainsi la possibilité de souscrire des crédits auxquels ils auraient difficilement accédé par le passé. Ce sont d'ailleurs eux qui boostent actuellement le marché.

Faut-il profiter de la baisse du taux d'intérêt de l'immobilier pour emprunter ?Source : JT 20h Semaine

Les conditions d'obtention d'un prêt immobilier restent les mêmes que les mois précédents, à savoir : mensualité ne dépassant 33% des revenus nets, stabilité professionnelle de trois ans et si le co-emprunteur est en CDD, seul les revenus du CDI sont pris en compte. 

Notez cependant que cette braderie des taux ne pousse pas les banques à consentir de gros efforts en faveur des profils plus risqués. Ainsi, illustre la porte-parole de Meilleurtaux.com, "il est plus difficile aujourd'hui qu'il y a trois ou quatre mois, d'emprunter sur 25 ans sans apport". Les banques n'excluent pas pour autant de faire un geste mais à destination des profils plus ciblés, notamment "le couple de jeunes gagnant de bons salaires et empruntant sur vingt ans".


Laurence VALDÉS

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