EXPATRIÉS - Le nombre d'annonces immobilières proposant des biens à Paris et consultées en ligne depuis le Royaume-Uni a presque doublé en trois mois, évalue ce vendredi SeLoger. Un engouement directement lié à la perspective du Brexit et susceptible de tirer vers le haut les prix des biens haut de gamme.
Le Brexit, prévu le 29 mars, semble renforcer l'attrait de Paris pour les résidents du Royaume-Uni. Le nombre d'annonces immobilières consultées en ligne Outre-Manche et concernant des logements situés dans la capitale française a en tout cas fait un bond de 75% au quatrième trimestre 2018, à en croire les statistiques dévoilées ce vendredi 18 janvier par le site SeLoger.
Les offres situées en Ile-de-France ont, elles aussi, fait l'objet d'un regain d'intérêt, avec une hausse de 17% des visites en provenance du Royaume-Uni ces trois derniers mois. Une progression similaire a aussi été constatée pour Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais.
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Le retour anticipé des expatriés
Pour expliquer cet attrait soudainement renforcé de l'Hexagone, SeLoger avance deux hypothèses : d'une part, "la peur des Britanniques de voir les transactions immobilières en France se compliquer après la sortie de leur pays de l’Union Européenne" ; d'autre part, "le retour anticipé de nombreux expatriés français, cherchant à quitter la City pour rejoindre La Défense ou les autres quartiers d’affaires de la région parisienne" avant l'arrivée de la date butoir.
Il faut rappeler que près de 150.000 Français sont inscrits comme résidents du Royaume-Uni, selon le dernier rapport du gouvernement sur la situation des Français établis hors de France. Mais leur nombre est plutôt évalué à 300.000 (dont les deux tiers dans le Grand Londres) en prenant en compte les personnes non inscrites, selon les estimations de France Diplomatie.
L'immobilier de luxe particulièrement concerné
Par la même occasion, le Brexit est donc susceptible de faire monter les prix dans certains quartiers de Paris. Le réseau d’agences immobilières haut de gamme Barnes, constatait déjà fin novembre dans une analyse publiée sur son site, que "depuis environ six mois, 5% à 10% de ses ventes réalisées dans le Marais, les 6e, 7e, 9e et 18e arrondissements se faisaient auprès de Français qui rentrent de Londres et d’Européens de Londres qui s’installent à Paris. Dans les quartiers plus familiaux, les 8e, 16e et 17e arrondissements, ainsi que Neuilly, entre 8 et 12% des transactions sont concernées".
Celle clientèle venant "avec des références de prix différentes des nôtres" (en moyenne, le mètre carré est 1,8 fois plus élevé à Londres qu'à Paris), les prix sont tirés vers le haut, toujours selon Barnes. Ainsi, le seuil des 25.000 euros par mètre carré a par exemple été dépassé pour certains biens exceptionnels dans le Marais, où "un quart des acheteurs viennent de Londres".