Charles Hedrich, le "sportif aventurier" part faire le premier tour de France… à la rame

par Capucine MOULAS
Publié le 3 mai 2016 à 15h43
Charles Hedrich, le "sportif aventurier" part faire le premier tour de France… à la rame

PROUESSE – Après avoir traversé l’Atlantique à la rame, fait deux fois le tour du monde ou encore gravi l’Everest, l’aventurier français Charles Hedrich entreprend de réaliser le premier tour de France... sur son rameur. Il raconte à metronews la son parcours de 3000 km sur voies navigables et fluviales de notre pays.

Peu de personnes peuvent se vanter d'exercer le métier "d'aventurier". Plus qu'un job ou même une passion, pour Charles Hedrich, c'est un besoin. Cet ex-entrepreneur de 58 ans, reconverti en casse-cou tout-terrain, va se lancer dans le premier tour de France à la rame, dans une boucle ininterrompue de 3000 km sur voies navigables et fluviales.

À travers la France

Le 20 mai à 11h, il quittera les quais d'Austerlitz à Paris pour un périple de cinq mois à la force de ses bras. Il descendra la Seine pour rejoindre le Rhône, traversera le Midi par voies de canaux, puis remontera le long de la côte Atlantique avec deux brefs détours sur l'océan et la Manche. Cet athlète explorateur finira sa course en octobre prochain, là où il l'avait commencée.


Sur le navire, une carte de France rappelle le parcours de l'aventurier. 
Sur le navire, une carte de France rappelle le parcours de l'aventurier.  - CM/metronews


Même si ce grand enthousiaste au franc parlé "ne redoute pas" l’expédition, son parcours sera loin d'être une promenade. Il croisera quelque 60 barrages et 505 écluses , qui exigent chacune entre 2h et 2h30 de traversée. Pour réaliser cet exploit, qui à sa grande surprise est une première en France, il voguera à bord de son fin navire : un rameur de "seulement" 160 kg doté d’une minuscule cabine - notre baroudeur mesure quant à lui 1m96. Il dormira cependant sur la terre ferme, sauf obligations.


La cabine du rameur est encore marquée par un incendie qu'avait subi le vaisseau sur le continent Nord-américain.
La cabine du rameur est encore marquée par un incendie qu'avait subi le vaisseau sur le continent Nord-américain. - CM/metronews


L’homme aux 400 aventures

Charles Hendrich n'en est pas à sa première vague. "Je me suis fait attaquer par un ours blanc et soulever par une baleine sur ce rameur", raconte affectueusement à metronews le navigateur près de son vaisseau. En chemise et rasé de près pour la présentation de son tour de France, Charles Hedrich connaît pourtant bien les grands moments de solitude, caché sous une barbe hirsute et le teint halé sous le soleil de ses aventures.

Et c’est le genre de personnes qui pour se nourrir lors de ses longs voyages solitaires vous raconte qu’il suffit "d’attraper un poisson volant au-dessus de l’eau, de le laisser au soleil pendant 12h et de le manger cru". Son dernier fait d’armes (sur  une liste impressionnante ) : la traversée du désert hyperaride d’Atacama au Chili, pendant 32 jours en autosuffisance.

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En septembre dernier, il est également devenu le premier homme à franchir le passage du Nord-Ouest à la rame (1500 km qui relient les océans Atlantique et Pacifique au niveau du détroit de Béring). En 2004, il a également prouvé ses qualités de marin en réalisant un "Vendée-Globe pirate" en 122 jours.

L’aventure "près de chez vous"

Son aventure française, née comme presque tous les autres "au dernier moment", sera moins tumultueuse que ses longues traversées en solo. Il compte d’ailleurs "prendre son temps", avec un objectif de 20 km par jour pour lui laisser le loisir de faire connaître son association,  Respectons la Terre , lors d’animations et de conférences qui ponctueront son périple.

Cette association s’adresse notamment aux jeunes en réinsertion, qui ont réalisé quelques expéditions avec l’aventurier (un sommet de 5000 m au Chili, par exemple). Soutenu par sa femme, ses trois enfants et même son fidèle toutou, Corgan (son "coach"), l’homme aux "42 projets dans les tiroirs" pense déjà à ses défis futurs, probablement la plus grande course du monde en chiens de traîneaux.

Lors de son tour de France, certes, il "ne croisera pas d’ours blanc", mais il pourra profiter des paysages à domicile, qui ne manquent pas. En sa qualité de voyageur confirmé, il témoigne : "À 25 km de Paris vers Rouen, on pourrait se croire en Finlande ou en Norvège".


A l'avant du rameur, un globe terrestre rappelle la dimension internationale des aventures de Charles Hedrich.
A l'avant du rameur, un globe terrestre rappelle la dimension internationale des aventures de Charles Hedrich. - Respectons la Terre

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Capucine MOULAS

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