SUPERSTITION - Les corbeaux gardiens de la Tour de Londres, où sont conservés les joyaux de la couronne britannique, peuvent désormais voler autour de la forteresse, mettant en péril une légende vieille de plusieurs siècles.
Après le Brexit, la chute du Royaume ? Si la presse britannique s'inquiète largement de l'autorisation accordée aux corbeaux gardiens de la Tour de Londres - où sont conservés les joyaux de la couronne britannique - de s'envoler, c'est que l'affaire est prise très au sérieux de l'autre coté de la Manche. En effet, une légende vieille de plusieurs siècles et bien ancrée dans l'imaginaire collectif britannique dit que "si les corbeaux quittent la Tour, alors le Royaume tombera".
Could the legend come true? Tower of London ravens can fly further after warden reduces wing clipping https://t.co/UHBJoz2fD2 pic.twitter.com/tI0E1gjWbh — Telegraph News (@TelegraphNews) 15 mai 2017
La légende a atteint un tel niveau de considération qu'elle a fait l'objet d'un décret royal sous Charles II (1630-1685), offrant un traitement de faveur à cette poignée d'oiseaux : ils sont nourris deux fois par jour, disposent d'une large volière récemment réaménagée au cœur de la Tour, et même d'un cimetière. Lors de l'épidémie de grippe aviaire en 2006, ils avaient été enfermés afin d'éviter qu'ils contractent le virus.
Ailes raccourcies et fidélité
En contrepartie, la tradition était de raccourcir les ailes des corbeaux pour leur permettre seulement de sautiller et de planer, et éviter ainsi qu'ils ne quittent la Tour. Leur liberté retrouvée, ces oiseaux la doivent à Chris Skaife, le Maître-corbeau de la Tour de Londres. Il a adapté la coupe des ailes à la taille de chaque volatile, retranchant en moyenne un tiers de plumes en moins que ses prédécesseurs, afin que les volatiles soient plus épanouis et à l'abri des renards qui en avaient tué deux d'entre eux en 2013.
Merlina, l'un des volatiles, est même autorisée à aller se poser sur le quai voisin au bord de la Tamise, en dehors de l'enceinte de la forteresse. "Elle reviendra toujours", a d'ailleurs assuré au Telegraph Chris Skaife, comme pour rassurer ceux qui s'inquièteraient de ne plus voir l'oiseau réapparaître. "Elle ne s'est jamais enfuie. Nous avons passé deux ans à faire des tests, et nous avons optimisé notre capacité à les faire revenir". God save the birds ! L'avenir du Royaume en dépend...