On a testé pour vous le combat au sabre laser

par Capucine MOULAS
Publié le 31 août 2016 à 7h00
On a testé pour vous le combat au sabre laser
Source : CM/LCI

REPORTAGE – L’univers du sabre laser prépare aussi sa rentrée en France. Ce sport de combat, en pleine expansion, veut dépasser les 500 inscrits cette année. Mais en quoi consiste ces affrontements inspirés de l’univers Star Wars ? LCI a croisé le sabre pour le découvrir.

Et si vous vous mettiez au sabre laser ? Ça vous donne envie de sourire ? Pourtant, ces armes aux lames luisantes tout droit sorties de l’univers Star Wars séduisent de plus en plus de jeunes "Padawan". Les clubs français, sortis de l’ombre il y a un an avec la création de la première fédération nationale et la sortie du premier film de la nouvelle trilogie, visent même de dépasser les 500 inscrits sur le territoire cette année, où de nouvelles structures poussent un peu partout. 

Au total, les Français peuvent croiser le sabre laser dans une dizaine de lieux, de Nice à Paris en passant par Orléans ou La Roche-sur-Yon. Mais comment expliquer un tel engouement pour l’art des "Jedi" ? Fans furieux ou escrimeurs, quels duellistes trouve-t-on derrière le sabre ? LCI a mené l'enquête.

Dans le monde des Jedi ordinaires

Pour lever ce voile, nous nous sommes initiés. Le club Sport Saber League (SSL) de Paris, créé l’an dernier avec une centaine d’inscrits, a doublé le nombre de ses adhérents en un an et propose régulièrement de faire découvrir la pratique gratuitement. Dimanche 28 août, nous nous sommes donc rendus au bar parisien La Bellevilloise, où une grande salle était réservée aux curieux souhaitant découvrir le maniement des armes "spatiales".

Impossible de rater la zone de combat : de fins bâtons rouges, bleus et verts fluorescents virevoltent dans l’air, ponctués de "clac" synthétiques à chaque choc de lames. Dans le public, point de Chewbacca, de Luke Skywalker ou autre Obi Wan Kenobi, mais de simples badauds – et badaudes – en tenue de sport qui s’affairent munis de sabres-néons.  Au mieux, un discret t-shirt Dark Vador ou une mention "Jedi Master" sur le vêtement. Dans cette ambiance bon enfant, nous voilà rassurés.

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"Le sabre laser ajoute un côté ludique au combat"

Notre "maître Yoda" s’appelle Sébastien. Il s’est inscrit l’an dernier dans le club parisien. "Je n’ai jamais fait de sport avant, et j’avais envie de m’y mettre. J’aime bien Star Wars sans être un énorme fan non plus, mais le sabre laser ajoute un côté ludique au combat", nous raconte cet auteur de livre de cuisine vegan. Nous prenons le sabre en main : une poignée en aluminium argentée munie d’un bouton pour allumer une LED, nichée dans un tube en polycarbonate (un plastique très résistant) de 60 centimètres environ. Le tout est assez léger. 

Pour commencer, nous voilà huit participants en ligne pour apprendre la position de garde, quelques attaques et les premiers mouvements de défense. On s’applique tellement que très vite, on en oublie la lame lumineuse, le t-shirt Dark Vador et autres références à un ailleurs galactique.

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Un sport "accessible à tous"

A l’origine "une blague" pour cette bande de copains entrepreneurs, la pratique du sabre laser s’est ensuite concrétisée. "Le but était de créer un sport accessible à tous, issu de plusieurs arts martiaux, comme l’épée japonaise ou l’escrime", explique Adrien Koch, président de la Fédération française de sabre laser et membre de l’équipe fondatrice des clubs SSL. "Nos inscrits ont entre 5 ans et demi et 56 ans. La plupart d’entre eux sont des jeunes actifs. Des gens qui ont vu le film une fois, qui aiment bien mais sans plus. Star Wars fait partie de notre culture sans que l'on soit forcément un fan hardcore", insiste le co-créateur de 29 ans.

Pour satisfaire ce public et se démarquer des fans en cosplays, l’équipe fondatrice souhaite faire du sabre laser un sport véritable. À commencer par l’équipement. Le sabre, indispensable, vaut entre 100 et 200 euros, selon sa qualité - la SSL se lance même dans la fabrication de ses propres sabres. Côté protections, les combattants ont emprunté le casque, le plastron et la coque au rugby d’une part, les lunettes et le cache-cou au paintball d’autre part.

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"Les gens viennent à l’entraînement pour suer, se mettre sur la tronche et rire pendant le cours."
Adrien Koch, président de la Fédération française de sabre laser

Pas question d’utiliser "la force" et autres pirouettes pendant les combats. "Les gens viennent à l’entraînement pour suer, se mettre sur la tronche et rire pendant le cours", résume le président de la fédération. Ce sport a même eu droit à sa première compétition nationale en juin dernier. Jérémy Nolbas, un ancien joueur de handball en division nationale, en est le champion. "Je cherchais un sport actif et je suis allé à l’entraînement de la SSL à Paris. Je me suis rendu compte que c’était très physique", raconte cet agent des impôts de 29 ans, son sabre jaune à la main. En finale, il est venu à bout de son adversaire, pourtant fort de 18 ans d’escrime.

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"Tu te prends pour un Jedi ou quoi ?"

Pourtant, Jérémy déplore le regard porté sur cet art naissant. "Le sport souffre d’une image négative. On me dit souvent : ‘Tu te prends pour un Jedi ou quoi ?’ ou on me demande si je me déguise avec un sourire en coin. Les gens jugent beaucoup", constate-t-il. Pour l’heure, ce grand gaillard se prépare "sans pression" pour le prochain championnat en 2017 qui, cette fois, pourrait être mondial. Et le champion d’ajouter : "Peut-être que d’ici 20 ans, on dira qu’on fait du sabre laser comme on fait du foot".

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