À Calais, des migrants agressés avec des objets métalliques

Publié le 22 juin 2015 à 16h00
À Calais, des migrants agressés avec des objets métalliques

ATTAQUE - Depuis le début du mois de juin, plusieurs migrants de Calais assurent s'être fait agresser avec des objets métalliques par de mystérieux individus. La police enquête mais dispose de peu d'indices.

Les migrants de Calais sont-ils la cible de ratonnades ? Plusieurs agressions, survenues à quelques jours d'intervalle, jettent le trouble alors que les relations entre certains riverains, les migrants, les chauffeurs routiers et la police sont extrêmement tendues.

Une première agression a ainsi eu lieu mardi 9 juin, peu avant minuit, à proximité du camp où sont rassemblés les migrants. Une autre s'est déroulée lundi dernier. Trois migrants ont été agressés à quelques minutes d’intervalle en fin d’après-midi assure à metronews Fabienne, qui assure être arrivée sur les lieux juste après une des attaques. Cette bénévole à l’association "Calais, ouverture et humanité", qui vient en aide aux migrants, explique que les deux premiers ont été attaqués à l’aide d’un objet métallique, "une sorte de cric". De ses dires, le scénario est le suivant : une voiture s'est approchée d’un migrant, isolé, avant de s'arrêter à son niveau. Des individus en seraient alors sortis et l'ont attaqué avant de repartir. "C’est ce qui est arrivé à deux d’entre eux lundi dernier assure Fabienne. Un des migrants avait une grosse entaille à la tête. Un autre a été hospitalisé à Lille. Le troisième, lui, a failli être renversé par la voiture". D’après La voix du Nord , une troisième agression similaire aurait eu lieu au tout début du mois de juin.  

Sauvons Calais pointé du doigt

Qui sont les agresseurs ? Pour le moment, la police n’a que peu d’indices. "Une enquête [ouverte après l’agression du 15 juin, ndlr] est en cours", précise laconiquement le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi. Un travail qui porte sur la présence à proximité du campement d’une BMW noire ou de couleur sombre. La bénévole évoque, quant à elle, la présence de plusieurs "voitures sombres" qui rôderaient à proximité du camp des migrants. Six plaintes ont été déposées.

Le président de l'Auberge des migrants, Christian Salomé, voit derrière ces agressions des "gens qui ont des pulsions violentes et qui cherchent la violence. Les migrants, tout le temps dénigrés, sont des cibles faciles", mais se refuse à viser quelqu'un en particulier. En off, un bénévole de l’association COH y voit l’œuvre d'individus proches du collectif Sauvons Calais, un collectif anti-migrants classé à l’extrême droite, mais reconnaît n’avoir aucune preuve. Le collectif, fondé par Kevin Reche , se sait toutefois pointé du doigt, comme le montre ce post Facebook où il dénonce la "stupidité de l’extrême gauche" lorsqu'il est accusé sur internet. Contacté par metronews, le collectif n’a pas retourné nos sollicitations.

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Bon, qui se dénonce ? 3:) Stupidité d'extrême-gauche.

Posted by Sauvons Calais on Friday, June 19, 2015

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Ce n’est pas la première fois que les migrants de Calais sont la cible d’agressions, dans un contexte très tendu. En début d'année, plusieurs attaques avaient été recensées  ; début février, deux frères avaient été condamnés par le tribunal de Boulogne-sur-Mer à dix et six mois de prison ferme pour avoir tiré au fusil à billes sur deux migrants.

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La rédaction de TF1info

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