A son procès, Harvey Weinstein décrit comme un "prédateur" sexuel expérimenté

Publié le 23 janvier 2020 à 5h16, mis à jour le 23 janvier 2020 à 7h35

Source : TF1 Info

PROCÈS - Il encourt la prison à perpétuité. Le producteur de cinéma Harvey Weinstein répond devant la justice new-yorkaise d'accusations de viol et d'agression sexuelle par deux femmes. Mercredi, les procureurs ont entamé les plaidoiries contre l'homme de 67 ans. Décrit comme un "prédateur sexuel", ses avocats plaident eux des "relations consenties".

Une "brute de 135 kilos" qui a "violé, humilié et traumatisé des femmes pendant des années". C'est par ces mots qu'Harvey Weinstein a été décrit à l'ouverture de son procès à New York mercredi 22 janvier. Les procureurs ont dressé le portrait d'un "violeur et prédateur sexuel expérimenté", qui ciblait délibérément de jeunes actrices vulnérables. Le producteur de cinéma déchu répond devant la justice d'accusations de viol et d'agression sexuelle par deux femmes. 

Email et SMS à l'appui, ses avocats ont opposé à ces premiers plaidoyers des relations "amoureuses consenties" avec des femmes qui espéraient faire décoller leurs carrières. A 67 ans, l'ancien monument du cinéma, qui est par ailleurs accusé par des dizaines d'autres femmes d'agressions sexuelles, risque la prison à vie. 

L'identité d'une troisième femme révélée

"Elle a été traitée comme une poupée de chiffon", a estimé la procureure devant les jurés, faisant référence à la troisième femme qui accuse M. Weinstein de l'avoir violée en 2013. Son identité a été révélée ce mercredi. Il s'agit de l'actrice Jessica Mann, vue dans la comédie "Cavemen". Comme elle, deux autres actrices étaient appelées à témoigner lors du procès. 

La plus célèbre, Annabella Sciorra, de la série "Les Sopranos", accuse l'ex-producteur de l'avoir violée chez elle en 1993, après l'avoir rendue "accro" valium. "Il l'a laissée émotionnellement et physiquement brisée sur le plancher", a décrit à la procureure à son sujet. Quant à Mimi Haleyi, ex-assistance de M. Weinstein qui l'accuse de l'avoir agressée sexuellement en 2006. Ce dernier l'aurait alors laissée "inanimée, comme un poisson mort". 

"Relation d'amour"

Harvey Weinstein ne doit répondre qu'aux agressions présumées contre Mimi Haleyi et Jessica Mann dans ce procès ultra-médiatisé qui doit durer jusqu'au 6 mars prochain. Les faits dénoncés par Annabella Sciorra sont prescrits, mais doivent montrer pour l'accusation que M. Weinstein était un prédateur avéré. Pour les avocats du prévenu, c'est plutôt le contraire. 

"Les faits ne vont pas montrer qu'Harvey Weinstein était un prédateur, au contraire", a soutenu un de ses avocats. Selon lui, des centaines de mails montrent que Jessica Mann et Monsieur Weinstein avaient une "relation d'amour", cette dernière lui ayant écrit en 2017 "l'aimer toujours". Une stratégie de discrédit des présumées victimes que la défense présente comme ayant fait des déclarations passées "incohérentes". "Je vous demande de faire ce qui est juste, pas ce qui est populaire", a lancé l'un des avocats de Weinstein aux jurés.

Depuis octobre 2017, l'ex-producteur est accusé par plus de 80 femmes en tout, dont des stars comme Angelina Jolie, Léa Seydoux ou Gwyneth Paltrow, de harcèlement et d'agressions sexuelles, souvent lors de festivals comme Cannes, Sundance ou Toronto. Si la plupart des faits sont prescrits, une condamnation du new-yorkais de souche, père de cinq enfants, serait une victoire pour le mouvement #MeToo, qui espère mettre fin à l'impunité des dizaines d'hommes de pouvoirs accusés des mêmes faits.


La rédaction de TF1info

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