Acccord de libre-échange : Barack Obama désavoué par son propre camp

Publié le 12 juin 2015 à 20h35
Acccord de libre-échange : Barack Obama désavoué par son propre camp

ETATS-UNIS - Vendredi 12 juin, les représentants américains ont voté contre l'octroie de pouvoirs étendus de négociation pour conclure un immense accord commercial avec la région Asie-Pacifique. Un revers pour le président démocrate à moins de deux ans de la fin de son deuxième mandat.

Revers, désaveu ou coup dur, etc : appelons-le comme on veut, mais le refus des représentants américains, notamment démocrates, d'octroyer des pouvoirs de négociation étendus à Barack Obama afin que le président américain puisse mener à terme l'accord de libre-échange avec 11 pays de la zone Asie-Pacifique, dont le Japon, est un véritable acte de rébellion à moins de deux ans de la fin de la présidence Obama. Vendredi 12 juin, par 126 voix contre 302, la Chambre des représentants a, en effet, rejeté le texte qui comptait mettre en place une procédure dite accélérée, TPA en anglais ("Trade Promotion Authority"). 

Et ce, alors que la finalisation du partenariat transpacifique (TPP) est une des priorités économiques de la fin du mandat du président démocrate, qui se termine en janvier 2017. Car le mécanisme de procédure dite accélérée "aurait forcé le jour venu le Congrès à approuver ou rejeter sans possibilité d'amendement tout accord commercial conclu par l'exécutif d'ici 2018, ou 2021 en cas de prolongation", explique l'AFP. "Nous devons aller moins vite", a d'ailleurs affirmé Nancy Pelosi, chef du groupe démocrate, qui a ajouté : "Nous voulons un meilleur accord pour les travailleurs américains".

Le soutien des Républicains

A l'inverse, sur ce dossier prioritaire pour le chef du gouvernement fédéral, Barack Obama a le soutien des Républicains, favorable au libre-échange, face aux démocrates soucieux  d'éviter des fermetures d'usines dans leurs circonscriptions avec l'ouverture des frontières. Beaucoup à Washington ont en tête les conséquences de l'accord Nafta conclu en 1993 avec le Mexique et le Canada. Le 22 mai dernier, le Sénat, à majorité républicaine avait pourtant adopté la procédure, ce qui, en l'état actuel va conduire à l'organisation d'un nouveau vote. 

Soutenu par le patronat, l'accord le TPP est dénoncé par le camp progressiste. Les accords commerciaux "enrichiront de façon fabuleuse certaines multinationales, les marges vont exploser", déplore en particulier le représentant démocrate Keith Ellison. Syndicats, ONGs environnementales, humanitaires : nombreuses sont les organisations à critiquer les différents accords commerciaux. "L'ère des accords de libre-échange qui nuisent aux travailleurs et à l'environnement est proche de la fin", s'est félicité après le vote Michael Brune, directeur de la grande ONG Sierra Club, dont les propos sont rapportés par l'AFP. L'accord en négociation avec l'Union européenne (TTIP), très critiqué en Europe, pourrait bénéficier également de cette procédure accélérée. 

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La rédaction de TF1info

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