Accusé d'"espionnage", un Français détenu en Iran entame une grève de la faim

Publié le 27 décembre 2021 à 12h51

Source : TF1 Info

MOBILISATION - Arrêté en mai 2020 en Iran, le Français Benjamin Brière a entamé le 25 décembre une grève de la faim en signe de protestation contre ses conditions de détention, a indiqué sa famille. Accusé d'"espionnage" et de "propagande" contre le régime, il voyageait en tant que touriste selon ses proches.

Il est le seul occidental connu détenu en Iran à ne pas avoir de passeport iranien. Benjamin Brière, un Français incarcéré dans le pays depuis plus d'un an et demi pour "espionnage", a entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention, a annoncé lundi sa famille à l'AFP. L'homme âgé de 36 ans, qui s'est toujours présenté comme un touriste et dément les accusations d'espionnage, a été arrêté en mai 2020 pour avoir pris "des photographies de zones interdites" avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran, selon son avocat.

"Benjamin a commencé la grève de la faim le 25 décembre parce qu'il n'a pas eu le droit de nous appeler pour les fêtes de Noël, mais aussi pour dénoncer les maltraitances qu'il a subies depuis vingt mois", a déclaré sa sœur Blandine à l'AFP. Détenu dans la prison de Valikabad, à Mashhad, dans le nord-est de l'Iran, "il ne voit aucune évolution dans sa situation", a-t-elle déploré. En mai dernier, elle avait transmis à Emmanuel Macron une lettre ouverte, publiée par Le Point, qui l'enjoignait à "sortir" son frère du pays.

L'homme encourt la peine de mort

D'après Blandine Brière, son frère a été arrêté en mai 2020 alors qu'il traversait l'Iran en touriste, à l'occasion d'un long voyage en van aménagé entamé en 2018. En mai dernier, son avocat iranien avait indiqué qu'il serait jugé pour "espionnage" contre le système politique de la République islamique d'Iran et encourt la peine de mort, sanction réservée à de tels actes dans ce pays. Il est aussi accusé de "propagande" pour avoir demandé dans un message posté sur les réseaux sociaux : "Pourquoi le voile islamique est-il obligatoire pour les femmes en Iran, alors qu'il est facultatif dans d'autres pays musulmans ?".

Le ministère français des Affaires étrangères a jugé "incompréhensibles" ces accusations. "Il est pris en otage sans raison. C'est complètement illégal, on ne sait rien. Benjamin a besoin de plus de diplomatie française", a ajouté Blandine Brière. "Il prenait des photos de drone de son voyage, comme un touriste qui veut prendre de belles photos pour son joli compte Instagram et donner des nouvelles à sa famille, ça s'arrête là", martelait-elle en mai dernier dans le 20H de TF1.

L'Iran retient plus d'une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, pour la plupart des binationaux, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d'otages destinée à obtenir des concessions des puissances étrangères. Au cours des dernières années, la République islamique a procédé à plusieurs échanges de détenus avec des pays étrangers.

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est détenue depuis juin 2019 et a été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale. Elle est aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020. Son compagnon Roland Marchal, également chercheur, avait été détenu avec elle avant d'être libéré en mars 2020, après que Paris eut libéré l'ingénieur iranien Jallal Rohollahnejad, dont les États-Unis réclamaient l'extradition pour violation des sanctions américaines contre l'Iran.


La rédaction de TF1info (avec AFP)

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