Kaboul : 12 heures de cauchemar à l'hôtel Intercontinental, le bilan s'alourdit

Publié le 21 janvier 2018 à 19h38, mis à jour le 21 janvier 2018 à 23h08
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Source : Sujet JT LCI

ATTAQUE - Selon un nouveau bilan, au moins 18 personnes, dont 14  étrangers, ont péri dans l'attaque de l'hôtel Intercontinental de Kaboul survenu samedi soir. L'attaque a duré près de 12 heures.

Depuis 2011, l'hôtel Intercontinental était sous très haute surveillance après une attaque terroriste qui avait fait 21 morts. Ce samedi 20 janvier, "trois assaillants" ont pu s'introduire dans cet hôtel, prisé des touristes occidentaux, et ont ouvert le feu sur des clients de l'établissement. L'attaque, revendiquée par les talibans, a pris fin ce dimanche matin. Elle a duré près de 12 heures. "L'attaque est terminée, tous les assaillants ont été tués. 126 personnes ont été secourues dont 41 étrangers", a annoncé le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur Najib Danish.

Les autorités ont déclaré que l'attaque a fait cinq morts et six blessés avant de réévaluer, tragiquement, le bilan : 18 morts dont 14 étrangers. On ne connait pas encore les nationalités des victimes. 

Les gardes inexpérimentés auraient fui

 Le commando s'était introduit dans l'hôtel samedi peu après 17h30, déclenchant une explosion avant d'ouvrir le feu au hasard. "Quatre assaillants sont à l'intérieur du bâtiment, ils tirent sur les clients", avait annoncé à l'AFP un responsable de la Direction nationale de la sécurité (NDS), les services de renseignements afghans. L'électricité a été coupée dans le quartier et l'hôtel, situé sur une colline de l'ouest de Kaboul, plongé dans l'obscurité toute la nuit à l'exception de hautes flammes qui s'échappaient du toit, en raison d'un incendie déclenché par les assaillants, retranchés au deuxième étage. Au cours de la nuit, les forces spéciales épaulées par des forces de l'Otan ont repris progressivement le contrôle des étages. 

Plusieurs fortes explosions ont été entendues peu après minuit. Puis le jour s'est levé sur la façade en partie noircie du bâtiment lorsque le dernier membre du commando a été abattu. Un comptable de l'hôtel qui a pu s'échapper grâce à sa bonne connaissance des lieux a affirmé à l'AFP que "les gardes se sont sauvés sans combattre, ils n'ont pas riposté; ils n'avaient aucune expérience". Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a confirmé qu'une nouvelle compagnie privée avait pris début janvier en charge la sécurité de l'hôtel. "Nous enquêtons pour comprendre par où sont entrés les assaillants".

Priez pour moi, je vais certainement mourir
Un client de l'hôtel

Des dizaines de clients de l'hôtel étaient dans l'hôtel pendant l'attaque. Certains ont relaté leur cauchemar à l'AFP.  "Rester en vie dans ce pays relève de la  pure coïncidence", explique ainsi Aziz Tayeb, un Aghan, cadre des télécoms, qui a réussi à fuir pendant l'attaque.  "Priez pour moi, je vais  certainement mourir", avait il posté, désespéré, sur Facebook peu après le début 

de l'assaut.  Décrivant la scène quelques heures plus tard pour l'AFP, il dit avoir "vu  comment des gens qui une seconde plus tôt étaient en train de s'amuser se  mettre à hurler et à s'enfuir comme des fous, certains atteints par des balles et tombant à terre".

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Un hôtel sous très haute surveillance depuis 2011

Cette attaque est intervenue seulement cinq jours après la visite d'une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies à Kaboul qui s'est achevée lundi, et au lendemain d'une réunion de haut niveau (ministériel) du Conseil au siège de l'ONU à New York. Plusieurs mises en garde précises avaient été lancées depuis 48 heures concernant le risque d'attaques contre des lieux fréquentés par les étrangers. Ce qui avait conduit l'ONU et certaines ambassades à décréter l'état d'alerte.

Ouvert en 1969, l'hôtel avait déjà été la cible d'une attaque revendiquée par les talibans en 2011, faisant 21 morts. Un commando de neuf hommes avaient fait irruption dans l'établissement. Il avait fallu l'intervention des forces spéciales afghanes appuyées par les hélicoptères de l'Otan pour mettre fin à l'attentat. Tous les assaillants avaient été tués. 

Depuis, l'hôtel était placé sous haute surveillance, avec accès réservés, vérification des voitures, et portiques de détections aux entrées. Mais, quelques heures avant la tuerie, une journaliste de l'AFP avait constaté que la fouille au corps, à l'entrée même du bâtiment, pouvait être aisément contournée en sautant les barrières positionnées devant le bâtiment.


La rédaction de TF1info

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