ENVIRONNEMENT – Pour éviter la répétition du phénomène d’"Airpocalypse" à Pékin, les autorités de la ville ont annoncé la création prochaine d’une police anti-pollution. Mais son efficacité apparaît déjà (très) limitée.
Objectif : traquer les pollueurs. Afin d’éviter la répétition du phénomène d’"Airpocalypse" – cet épais brouillard de particules fines récurrent en Chine – à Pékin (voir la vidéo ci-dessus), le maire par intérim de la capitale chinoise Cai Qi a annoncé la création prochaine du police anti-pollution, rapporte le quotidien britannique The Guardian. Cette unité spéciale patrouillera dans les rues de la ville pour empêcher par exemple les barbecues en plein air ou les incinérations de déchets.
Toujours selon l’édile, Pékin va également procéder à la fermeture de sa dernière centrale électrique au charbon active, à celle de 500 usines jugées obsolètes et trop polluantes, ainsi qu’au retrait de 300.000 véhicules de la circulation. "Il reste un long chemin à parcourir pour répondre aux attentes du public", a reconnu Cai Qi, affirmant qu’il vérifiait chaque matin le niveau de pollution de sa municipalité.
Une police jugée inefficace avant même sa mise en place
Mais malgré toutes ces bonnes intentions, les espoirs des écologistes pékinois pourraient vite être douchés. Et pour cause : alors que la ville s’est lancée dès 2014 dans une "guerre" contre la pollution, les résultats sont toujours attendus et la Chine continue de connaître des épisodes de "smog" d’une rare intensité. Plus grave encore, selon le Shanghai Daily, quelque 500 entreprises et 10.000 véhicules, pourtant censés être à l’arrêt, ont récemment été pris en train de braver les interdits gouvernementaux.
Conséquence de cette violation des règles, l’efficacité de la police anti-pollution suscite déjà le scepticisme avant même sa mise en place. Son futur champ d’action se limitant aux frontières administratives de Pékin, l’unité spéciale ne pourra en effet pas s’attaquer aux très nombreuses usines polluantes situées dans la province voisine du Hebei, ni aux 5 millions de voitures qui y circulent quotidiennement. Selon le ministère chinois de l’environnement, ces dernières rejettent près du tiers (31%) des particules fines les plus dangereuses. Traquer les pollueurs ne sera pas aisé.