Algérie : l'ancien président Abdelaziz Bouteflika est mort

Publié le 18 septembre 2021 à 7h10, mis à jour le 18 septembre 2021 à 7h51

Source : TF1 Info

DÉCÈS - L'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui est resté au pouvoir de 1999 à 2019, est décédé vendredi à l'âge de 84 ans, a annoncé la télévision nationale.

C'est la fin d'une ère pour l'Algérie. L'ancien président Abdelaziz Bouteflika s'est éteint vendredi 17 septembre à l'âge de 84 ans, a annoncé la télévision nationale par un bandeau citant un communiqué de la présidence de la République. Bouteflika est décédé à "22H00 (21H00 GMT) à son lieu de résidence", selon la chaîne privée El Hayet TV. La date de son enterrement n'a pas été annoncée.

Chassé par la rue après quatre mandats

L'homme d'État est resté au pouvoir en Algérie de 1999 à 2019, un temps record de quatre mandats, avant d'en être chassé après des manifestations massives contre sa volonté de briguer un nouveau quinquennat. Sous la pression de l'armée et de la rue par un mouvement de contestation populaire inédit, le Hirak, Bouteflika a été contraint de quitter son poste, qu'il occupait toujours malgré sa maladie. Omniprésent dans la vie politique algérienne durant des décennies, Bouteflika a subi un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013. 

Il n'a donné aucun signe de vie après sa chute spectaculaire en avril 2019, où il était apparu à la télévision pour annoncer qu'il quittait le pouvoir. Depuis, Bouteflika restait retranché dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l'ouest d'Alger, tandis que ses proches ont été poursuivis en justice pour des accusations de corruption.

Imposé par l'armée après un exil

Né le 2 mars 1937 à Oujda, au Maroc, Bouteflika rejoint dès ses 19 ans l'Armée de libération nationale (ALN) pour combattre le colonialisme français. C'est au moment de l'indépendance en 1962, à l'âge de 25 ans, qu'il occupe pour la première fois une fonction politique en devenant ministre des Sports et du Tourisme avant d'hériter un an plus tard du poste de la diplomatie, qu'il conserve jusqu'en 1979. Soutenant le coup d'État d'Houari Boumédiène en 1965, ministre de la Défense à l'époque, il devient alors son dauphin mais est écarté par l'armée au moment de la mort de ce dernier, en 1978. 

Après un exil à Dubaï puis à Genève, il accède au pouvoir en Algérie en 1999, grâce à l'armée qui finit par l'imposer. Ses adversaires, qui se sont retirés durant l'élection, ne manquent pas d'y dénoncer des fraudes. Tout au long de ses quatre mandats, Bouteflika est accusé d'être une marionnette de l'armée mais est toujours vu comme celui ayant rétabli la paix dans le pays, plongé dans une guerre civile depuis 1992 entre le gouvernement et plusieurs groupes islamistes. En effet, deux lois d'amnistie votées en 1999 et 2005 vont convaincre de nombreux islamistes de déposer les armes.

Très affaibli physiquement après son AVC, Bouteflika renforce pourtant ses pouvoirs début 2016, en dissolvant le Département du renseignement et de la sécurité (les services secrets). Son quatrième mandat se déroulant sur fond de crise économique, la paix sociale est d'autant plus difficile à obtenir. Le mouvement du Hirak, considéré comme non violent et sans dirigeant, finira par le pousser vers la sortie et donner au pays le choix d'un autre chef d'État en la personne d'Abdelmadjid Tebboune.


La rédaction de TF1info

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