Le silence aura donc été le maître mot de la campagne pour la présidentielle algérienne. Celui de son principal candidat, d'abord : trop affaibli par ses ennuis de santé,
Abdelaziz Bouteflika ne s'est pas exprimé une seule fois en public
, chargeant sept émissaires de galvaniser ses troupes. Celui, aussi, de certaines voix d'opposition forcées à se taire, a dénoncé lundi Amnesty International.
A l'approche du scrutin, les autorités algériennes ont en effet "accru la répression et montré qu'elles ne toléraient la critique publique à aucun niveau", affirme dans un communiqué l'ONG de défense des droits de l'homme. Dénonçant une volonté de "d'écraser la contestation sociale" liée aux "troubles économiques et sociaux alimentés par la corruption, l'augmentation du coût de la vie, un taux de chômage important et le manque d'accès au logement". Malgré la levée de l'état d'urgence en 2011, Amnesty pointe "des restrictions toujours imposées à la liberté d'expression, d'association et d'assemblée" et dénonce
le harcèlement des manifestants
et des militants syndicalistes.
Le spectre de 1991
Pas de quoi apaiser la fin de campagne, qui a donné lieu pour son dernier week-end à de violents échanges. Depuis son palais et d'une voix à peine audible, le président sortant a accusé samedi soir à la télévision son principal rival Ali Benflis de "terrorisme". Une réponse aux propos tenus mercredi par ce dernier sur les risques de fraude électorale : "La fraude est haram (illicite). Je m'adresse aux walis, aux chefs de daïras (sous-préfets) : vous avez de la famille, pensez à la préserver". Dimanche, le directeur de campagne de Bouteflika, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, l'a menacé en retour de manière à peine voilée : "Nous avons une armée puissante et des services de sécurités forts, personne ne pourra nous déstabiliser", a-t-il dit à l'intention de ceux qui seraient tentés de contester dans la rue une réélection du président sortant.
Pressions sur l'opposition, risques de fraude et de contestation du résultat... Autant d'ingrédients qui rappellent en Algérie le scénario de 1991, quand les autorités avaient annulé le second tour des élections législatives à la suite de la large avance au premier tour du Front islamique du salut (FIS), dissous par la suite. Marquant le début de la guerre civile. Et le grand quotidien El-Watan de titrer ce week-end : "La grande peur de l'après-17 avril".
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