Algérie : qui est Abdelkader Bensalah, nommé président par intérim ?

par Hamza HIZZIR
Publié le 9 avril 2019 à 16h40, mis à jour le 9 avril 2019 à 16h45

Source : JT 20h Semaine

PORTRAIT - Le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, a été nommé mardi président par intérim, pour 90 jours, lors d'une réunion du Parlement algérien, une semaine après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, selon la télévision nationale.

En Algérie, on dit de lui que son visage est aussi rond que son caractère est tranchant. Réélu sept fois de suite, Abdelkader Bensalah règne sans partage sur le Sénat algérien depuis 2002, en tant que président du Conseil de la Nation, chambre haute du Parlement algérien. Une fonction qui lui confère notamment la charge de l'intérim en cas de vacance de la présidence de la République... C'est, une semaine après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, ce qu'il va faire pour une durée 90 jours. Période durant laquelle il aura notamment pour mission d'organiser une élection présidentielle pendant ce délai.

Un "cacique" du système Bouteflika

Voilà donc Abdelkader Bensalah propulsé au sommet de l'État, malgré les inquiétudes des Algériens. Car cet homme fait partie intégrante du régime depuis plus de vingt ans et avait soutenu avec insistance, ces dernières semaines, la cinquième candidature contestée d’Abdelaziz Bouteflika. Âgé de 77 ans, il est membre de longue date du Rassemblement national démocratique (RND) de l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, principal allié du Front de libération nationale (FLN) de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika. 

Dans les années 1990, ce "cacique" fut président du Conseil national de transition, puis président de l'Assemblée nationale populaire de 1997 à 2002 avant, donc, de prendre la tête du Sénat pour ne plus la lâcher (son mandat en cours se termine en 2021). Un parcours qui dit tout de sa très grande proximité avec le système que le vaste mouvement populaire algérien tente de rejeter aujourd'hui. C'est pourquoi beaucoup d'Algériens demandent à ce que lui aussi quitte ses fonctions de président du Conseil de la nation.

Polémique sur sa première nationalité

En plus de cette contestation venue de la rue, il doit faire face à une toute autre polémique qui agite actuellement les médias algériens. "Abdelkader Bensalah ne peut pas prendre l’intérim du Président à cause de sa nationalité d’origine, a ainsi lancé Lakhdar Benkhalaf, député du Front de la justice et du développement (FJD), parti (islamiste) d’opposition. La condition pour qu’un responsable occupe le poste de président de la République, est qu’il possède la nationalité algérienne d’origine. Et lui (Abdelkader Bensalah) avait une autre nationalité jusqu’en 1964, année durant laquelle il avait obtenu la nationalité algérienne. Il avait la nationalité marocaine, ce qui pose un problème."

Il s’agit là de la résurgence d’une vieille rumeur le concernant, par exemple évoquée dans un article du Figaro datant de 2013. Le principal intéressé l’a, du reste, toujours niée avec vigueur. "Cherchez mes origines et mes racines et vous les trouverez dans les profondeurs du Djebel Fellaoucène, à Tlemcen, là où sont nés mes parents et mes ancêtres, là où je suis né aussi, là où ils ont grandi, vécu et décédé, assurait-il il y a six ans de cela (des propos repris mardi dernier par El Watan). Si vous voulez savoir qui je suis, allez au village de Mahrez, daïra de Fellaoucène, ouvrez les registres de l’état civil de la commune et interrogez ceux que vous voulez."


Hamza HIZZIR

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