VIDEO - Algérie : une dizaine de journalistes arrêtés lors d'un sit-in contre "la censure"

Publié le 28 février 2019 à 16h13, mis à jour le 2 mars 2019 à 17h58

Source : Sujet TF1 Info

ARRESTATION - Des manifestants représentant les médias algériens, écrits et audiovisuels, publics et privés, ont réclamé, ce jeudi dans le centre d'Alger, le droit d'informer librement et dénoncé l'absence de couverture par leurs rédactions des mouvements de protestation. Plusieurs d'entre eux ont été interpellés, avant d'être relâchés en fin d'après-midi.

Ils étaient une centaine de journalistes des médias algériens, écrits et audiovisuels, publics et privés, à se rassembler en fin de matinée ce jeudi sur la "Place de la Liberté de la presse", dans le centre d'Alger. Parmi les nombreux manifestants venus participer à un sit-in contre "la censure" dans leur pays à la suite des restrictions de couverture du mouvement de contestation actuel, une dizaine a été arrêtée, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

En fin d'après-midi, Leïla Beratto, journaliste pour RFI, a indiqué sur Twitter avoir été remise en liberté. Tous les journalistes ont finalement été relâchés dans la foulée. 

Alors que l'Algérie connaît depuis près d'une semaine un mouvement massif de protestation contre la perspective d'un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, les médias audiovisuels publics algériens et les télévisions privées, propriétés d'hommes d'affaires proches du pouvoir, ont durant plusieurs jours passé sous silence le mouvement de contestation.

Algérie : les étudiants dans la rue contre un 5ème mandat de BouteflikaSource : Sujet JT LCI
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"Traitement exceptionnel" pour le camp de Bouteflika

Des journalistes de la radio nationale algérienne ont affirmé que leur profession subissait des pressions de leur hiérarchie visant à imposer ce silence. Ils en ont profité pour dénoncer l'absence de neutralité à l'antenne, le "traitement exceptionnel" réservé au camp du président Bouteflika et celui "restrictif de l'opposition". Une journaliste de la radio qui a publiquement démissionné de ses fonctions d'encadrement pour dénoncer cet état de fait a indiqué que son émission avait ensuite été supprimée.

L'organisation Reporters sans Frontières (RSF) a affirmé mercredi que les autorités algériennes mettaient "tout en oeuvre pour museler les médias" voulant couvrir le mouvement de contestation actuel, et a dénoncé des "interpellations, agressions, interdiction de couvrir, confiscation de matériel, pressions sur les médias publics et ralentissement du réseau internet...".

Les journalistes de l'audiovisuel public - radio nationale mardi, puis télévision nationale mercredi - ont tour à tour organisé des rassemblement devant leurs sièges.


La rédaction de TF1info

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