COALITION - Après un échec en novembre, la chancelière a réussi à obtenir un accord de principe pour constituer un gouvernement avec les sociaux-démocrates. S'il est confirmé, l’exécutif devrait pouvoir commencer à travailler à la fin mars.
Il était temps ! Trois mois et demi après les élections législatives, Angela Merkel va enfin pouvoir constituer un gouvernement. Après 24 denières heures de négociations, la chancelière allemande et les sociaux-démocrates du SPD ont en effet trouvé vendredi un accord de principe pour former un nouveau gouvernement, permettant ainsi à Merkel de rester au pouvoir pour un quatrième mandat.
Si l’accord de principe a été confirmé par une source proche des négociations à nos confrères de l’AFP, rien n’est cependant encore définitif. En effet, cet accord doit être validé par les instances dirigeantes du CDU, du CSU et du SPD, tous les trois concernés par la coalition à venir. Même si sur le papier, la situation semble se diriger dans le bon sens pour Angela Merlel, qui joue sa survie politique, les sociaux-démocrates du SPD pourraient encore faire capoter un accord que l’Allemagne et ses partenaires européens attendent avec impatience.
Les militants SPD sceptiques
Pour le SPD, la décision d’entrer dans une coalition avec les conservateurs sera discutée lors d’un congrès extraordinaire le 21 janvier prochain. Problème : les militants du SPD sont très sceptiques de figurer dans un gouvernement de droite et de servir à nouveau d’appoint aux conservateurs pour que ces derniers puissent garder le pouvoir. En cas de vote négatif, l’accord serait alors caduc.
En cas de vote positif du SPD, des négociations pour établir un programme de coalition seront lancées. Dans le meilleur des cas, le nouvel exécutif pourra commencer à travailler à la fin mars.
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Chancelière depuis fin 2005, l’avenir politique d’Angela Merkel repose sur cet accord de principe. En novembre, la cheffe du gouvernement avait tenté d’arracher un accord, après plusieurs jours de négociations avec les écologistes et les libéraux, en vain. Un échec retentissant qui a un peu plus poussé l’Allemagne dans une impasse politique.
Cette crise affecte aussi un peu plus l’image de la chancelière, déjà écornée par les scores historiquement bas de son parti, le CDU, lors des législatives de septembre. Selon un sondage publié jeudi par le quotidien Handelsblatt, une majorité d'Allemands (56%) pensent qu'elle quittera ses fonctions avant la fin de son éventuelle prochaine mandature, prévue en septembre 2021.