Allemagne : et si le prochain Chancelier était Martin Schulz ?

MICHEL SCOTT
Publié le 5 février 2017 à 9h44, mis à jour le 6 février 2017 à 9h42
Allemagne : et si le prochain Chancelier était Martin Schulz ?
Source : AFP

DUEL - Pour la première fois un sondage donne Angela Merkel perdante aux élections de septembre prochain. Son tombeur virtuel ? Martin Schulz. Le désormais ex-président du Parlement européen ne croyait sans doute pas réussir de si bons scores dans les enquêtes d’opinion sitôt lancée son investiture comme candidat du SPD.

Le bond est spectaculaire. En un mois, la cote de popularité de Martin Schulz, nouveau champion des sociaux-démocrates, gagne 9 points pour atteindre 50% d’intention si les Allemands pouvaient voter directement pour leur chancelier (ce qui n’est pas le cas on le rappelle). Dans le même temps Angela Merkel perd 7 points à 34%. La dernière fois qu’un chef de l’opposition a bénéficié d’un tel bonus remonte à 1998… sous Gerhard Schröder.

Le scrutin, prévu en septembre, est encore loin. Mais la chute de confiance qui frappe la cheffe du gouvernement depuis la crise des réfugiés ne se dément pas. Le SPD passe de 20 à 28% d’un coup dans les projections, dans ce sondage réalisé par ARD Deutschland Trend. Le parti social-démocrate qui dépasse désormais la CDU avec +14 points à 50% des électeurs comme leader souhaité d’une coalition fédérale.

Une petite chance d’empêcher "Mutti" de briguer un 4e mandat

En quelques jours, Martin Schulz a éclipsé le patron du SPD Sigmar Gabriel qui a fini par jeter l’éponge comme meneur de la campagne à gauche. Ancien autodidacte de 61 ans, rêvant d’être footballeur dans sa jeunesse avant qu’une mauvaise blessure ne brise ses illusions, sorti de la dépression par l’engagement politique, ayant passé 23 ans au Parlement Européen dont 5 comme président, Martin Schulz se plonge pour la première fois dans le bain d’une campagne nationale avec, de manière inattendue, une petite chance d’empêcher "Mutti" de briguer un quatrième mandat. Son premier discours a éreinté Donald Trump et vanté les mérites d’une Union Européenne forte face aux velléités de démolitions.

Difficile de prédire l’issue d’un scrutin qui aura lieu dans plus de 7 mois mais l’autre enseignement de ce surcroît de popularité est sans doute à chercher dans un relatif contre-effet Trump. De même que la contagion du Brexit à d’autres pays européens n’est pas garantie, de même la montée de l’AfD, le mouvement nationaliste allemand, qui jusqu’à présent bénéficie d’une bonne dynamique, n’est pas inexorable. Le renforcement du deuxième parti de gouvernement outre-Rhin vient confirmer une quasi certitude en tout cas : à la grande différence de la France, dont les choix sur ce plan sont imprévisibles, on peut dire sans trop de crainte de se tromper que celui ou celle qui dirigera l’Allemagne sera un Européen convaincu.  


MICHEL SCOTT

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