Après des missiles à courte portée, la Corée du Nord a testé des lance-roquettes

Publié le 5 mai 2019 à 9h44

Source : Sujet TF1 Info

TENSION - Après avoir procédé à des tirs de missiles à courte portée, la Corée du Nord a annoncé dimanche avoir testé des lance-roquettes. Ces tirs pourraient relancer un cycle de tensions vives dans la région.

La Corée du Nord suscite de nouveau "la grave inquiétude" de son voisin du sud. Le régime nord-coréen a annoncé dimanche  avoir procédé à des tirs de lance-roquettes multiples à longue portée et d'armes tactiques guidées. Une communication du régime de Kim Jong-Un qui survient au lendemain de tirs de missiles à courte-portée au dessus de la mer du Japon. 

L'agence étatique nord-coréenne KCNA a précisé que les tirs de  lance-roquettes avaient eu lieu samedi et indiqué que ces exercices avaient été  supervisés par le leader Kim Jong Un. Des photos et des vidéos transmises par cette même agence montrent le leader nord-coréen jumelles en main, superviser ces tirs. Mais la localisation et la date de celles-ci ne peuvent être authentifiées de manière certaine. "L'objectif de ces exercices était d'inspecter les capacités  opérationnelles et la précision de tir de lances-roquettes multiples de gros calibre et à longue portée ainsi que d'armes tactiques guidées", a ajouté  l'agence, selon laquelle ces tirs ont également eu lieu vers la mer du Japon. Ces derniers tirs ont eu lieu alors que le président américain Donald Trump  assurait samedi rester confiant sur la volonté de Kim Jong Un de parvenir à un  accord sur le nucléaire malgré le tir précédent de missiles à courte portée. "Je crois que Kim Jong Un réalise tout à fait le grand potentiel économique  de la Corée du Nord et qu'il ne fera rien pour interférer ou y mettre fin",  avait réagi le président américain sur Twitter.

La Corée du Nord a annoncé avoir procédé à des tirs de roquettes en direction de la mer du Japon.   CREDIT "AFP PHOTO/KCNA VIA KNS" -
La Corée du Nord a annoncé avoir procédé à des tirs de roquettes en direction de la mer du Japon. CREDIT "AFP PHOTO/KCNA VIA KNS" - - CREDIT "AFP PHOTO/KCNA VIA KNS" -

Pyongyang avait averti les Etats-Unis il y a quelques jours

Plus tôt cette semaine, Pyongyang avait averti les Etats-Unis d'"un  résultat indésirable" s'ils n'ajustaient pas leur position d'ici la fin de  l'année, alors que les négociations sur le programme balistique et nucléaire de  la Corée du Nord sont au point mort depuis trois mois. "Notre résolution en matière de dénucléarisation reste intacte et nous le  ferons quand le moment sera venu", avait déclaré la vice-ministre nord-coréenne  des Affaires étrangères Choe Son Hui. "Mais cela ne sera possible que si les Etats-Unis revoient et reformulent  leur calcul actuel", avait-elle poursuivi. S'ils "n'ajustent pas leur position  avant la date limite que nous avons proposée, ils feront face à (un) résultat  indésirable".

La crainte d'un retour "au temps des menaces"

"Kim a décidé de rappeler au monde -et plus particulièrement aux  Etats-Unis- que ses capacités d'armement augmentent de jour en jour", a  commenté Harry J. Kazianis, directeur des études coréennes au Center for the  National Interest à Washigton.

"Ma crainte est que ceci soit le début d'un retour au temps des menaces de  guerre nucléaire et des insultes personnelles, un cycle de tensions dangereux  qu'il faut éviter à tout prix", a ajouté cet expert.     En novembre et en avril, Pyongyang avait déjà annoncé avoir testé de  mystérieuses "armes tactiques", sans plus de précisions. Il s'agissait des  premiers essais d'armes annoncés par le Nord depuis le début, en 2018, de ses  négociations avec les Etats-Unis sur ses programmes militaires.

Le régime nord-coréen s'est toutefois abstenu jusqu'à présent de tester des  missiles balistiques ou des armes nucléaires, ce qui donnerait un coup d'arrêt  définitif à son rapprochement avec Séoul et Washington.

Processus dans l’impasse

Après les effusions du sommet de Singapour en juin 2018, le président  américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-Un se sont quittés en  février à Hanoï sur un désaccord: M. Kim réclamait une levée des sanctions trop  importante aux yeux de M. Trump, en échange d'un début de dénucléarisation jugé  trop timide.

Trois mois plus tard, le processus est toujours dans l'impasse. Les  négociations sur le désarmement atomique n'ont jamais repris, et la Corée du  Nord a fait savoir qu'elle ne voulait plus voir à la table des pourparlers le  secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accusé d'avoir "des idées insensées et  dangereuses".

Parallèlement, M. Kim a rencontré fin avril le président russe Vladimir  Poutine à Vladivostok pour leur premier sommet durant lequel il s'est plaint de  la "mauvaise foi" des Américains dans la crise nucléaire.


La rédaction de TF1info

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