Après l'attaque de drones en Arabie saoudite, une hausse des prix du carburant "de l'ordre de 4 à 5 centimes"

Publié le 16 septembre 2019 à 11h45, mis à jour le 16 septembre 2019 à 12h43

Source : TF1 Info

ECONOMIE - Une attaque de drones a provoqué samedi 14 septembre des incendies dans deux installations pétrolières en Arabie saoudite. Raison pour laquelle le pays a temporairement réduit de moitié sa production. Une décision qui va sensiblement faire augmenter les prix à la pompe.

Les attaques de drones contre des installations pétrolières ce samedi vont bien avoir des répercussions sur le portefeuille des Français, et ce, dès les prochains jours. L'Union française des industries pétrolières l'avait annoncé, par la voix de son président, estimant ce dimanche que les prix allaient augmenter ces prochains jours alors que, dès ce lundi matin, les cours du pétrole ont grimpé de 10% en Asie.

"Je pense que, pour les consommateurs, dès demain matin, le prix du pétrole brut va augmenter assez fortement. Essence et gazole, fioul domestique... Toute la chaîne des produits fabriqués dans les raffineries vont voir leurs prix augmenter, dans les jours voire les semaines qui viennent", a estimé auprès d'Europe 1, Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières. Une prédiction soutenue par l'avis d'une professionnelle du secteur, qui a assuré auprès de l'AFP que les tarifs devraient augmenter "assez rapidement". Un pronostic confirmé par Francis Duseux lui-même, lundi 16 septembre, ce dernier indiquant auprès de l'AFP "s'attendre assez rapidement à une augmentation de l'ordre de 4 à 5 centimes".

Un chiffre à prendre en considération, reconnait l'intéressé : "Cinq centimes, à supposer que ça reste à ce niveau, c'est tout à fait considérable. C'est peut-être ce qu'il y a de plus inquiétant pour les Français".

Réduction brutale de production

"La règle en France, comme beaucoup d'autres pays, c'est que l'on possède à tout moment, trois mois de consommation, de stocks de réserves", a précisé Francis Duseux, interrogé sur les risques de pénurie à venir. Les explosions de samedi ont déclenché des incendies dans l'usine d'Abqaiq, la plus grande pour le traitement de pétrole au monde, et sur le champ pétrolier de Khurais. Selon le ministère saoudien de l'Intérieur, les attaques n'ont fait aucune victime. 

L'infrastructure énergétique saoudienne avait déjà été touchée par les Houthis, notamment en août et en mai. Mais cette frappe est d'un autre ordre : elle a provoqué une réduction brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial.

Cela pourrait ébranler la confiance des investisseurs dans Aramco, géant pétrolier qui prépare son introduction en Bourse. L'opération a été retardée plusieurs fois notamment en raison de conditions défavorables. Tandis que les marchés surveillent de près la réaction de l'Arabie saoudite, le PDG d'Aramco, Amin Nasser, a déclaré que "des travaux" étaient "en cours" pour rétablir la production. 

Réactions politiques

Le prince Abdel Aziz ben Salmane, récemment nommé ministre de l'Energie, a assuré qu'une partie de la baisse de production serait compensée par les stocks. Ryad, premier exportateur mondial de pétrole brut, dispose de cinq gigantesques installations de stockage souterrain qui peuvent contenir des dizaines de millions de barils. 

De son côté, l'allié américain a annoncé qu'il allait autoriser l'utilisation de ses réserves américaines de pétrole. Dimanche 15 septembre, Donald Trump a tweeté : "Suite aux attaques en Arabie saoudite, qui pourraient avoir un impact sur les prix du pétrole, j'ai autorisé l'utilisation du pétrole de la Strategic Petroleum Reserve, si besoin, pour une quantité qui reste à définir". Le président américain a par ailleurs indiqué, au sujet des attaques : "Il y a des raisons de croire que nous connaissons le coupable, sommes prêts à riposter en fonction des vérifications, mais nous attendons que le Royaume (saoudien) nous dise qui il estime être le coupable de cette attaque, et sous quelle forme nous devrons agir !"


La rédaction de TF1info

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