Argentine : Kirchner accusée d'avoir couvert les suspects d'un attentat

Publié le 13 février 2015 à 22h50
Argentine : Kirchner accusée d'avoir couvert les suspects d'un attentat

JUSTICE - La présidente argentine est soupçonnée d'avoir couvert l'implication de l'Iran dans un attentat en 1994, qui avait fait 85 morts. Le procureur chargé de cette enquête a été retrouvé mort au début de l'année.

Cristina Kirchner va-t-elle être convoquée par la justice ? Vendredi, la présidente de l'Argentine a été formellement mise en cause par un procureur, validant l'accusation pour entrave dans l'enquête sur l'attentat antisémite de 1994 à Buenos Aires formulée avant sa mort par le procureur Alberto Nisman, selon le ministère de la Justice.

Le 18 juillet 1994, la mutuelle juive AMIA avait été la cible d'une attaque à la voiture piégée, faisant 85 morts et plus de 200 blessés, l'attentat le plus meurtrier de l'histoire du pays. Rapidement, la piste d'une action commanditée par l'Iran est pointée du doigt. Mais en raison de nombreuses irrégularités et de la disparition d'éléments de preuve, l'enquête n'aboutira jamais. En 2005, le juge fédéral en charge de l'affaire est démis de ses fonctions et un nouveau procureur, Alberto Nisman, prend sa place. Les investigations reprennent de plus belle. En 2006, des mandats d'arrêt sont lancés contre plusieurs dirigeants iraniens mais, devant le refus de Téhéran de coopérer, les suspects ne seront jamais extradés.

Le procureur retrouvé mort le 19 janvier

L'affaire rebondit toutefois début 2015, quand Nisman accuse ouvertement la présidente de l'Argentine d'avoir couvert les attentats de 1994. Selon lui, Cristina Kirchner aurait en fait cherché à protéger l'Iran de poursuites judiciaires afin d'assurer à son pays un accès à un pétrole bon marché. Des révélations qui font l'effet d'une bombe. Mais le 19 janvier, à la veille d'une audition devant le Congrès argentin, Alberto Nisman est retrouvé mort d'une balle dans la tête. Et les causes de sa mort – suicide ou meurtre ? – n'ont pas pu être établies.

La justice va maintenant devoir examiner la demande du procureur et décider ou non d'ouvrir une procédure judiciaire contre Mme Kirchner. Une chose est sûre, à moins de dix mois de l'élection présidentielle dans le pays, le dossier promet d'être explosif.

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La rédaction de TF1info

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