Attaque chimique en Syrie : le bilan s'alourdit à 72 morts, réunion du Conseil de sécurité de l'ONU

SYRIE - Au moins 72 civils ont été tués mardi dans un raid aérien mené sur un fief rebelle et djihadiste du nord-ouest syrien. Un acte "intolérable", voire un "crime contre l'humanité", estiment la plupart des chancelleries. Une réunion d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU se tient ce mercredi.
Au moins 72 civils, dont 20 enfants. Le bilan a été revu à la hausse ce jeudi, au lendemain d’une attaque chimique en Syrie. Un acte "intolérable" qui doit être puni, estiment Washington, Londres et Paris, accusant Damas qui nie et incrimine les rebelles. De son côté, Moscou assure qu'il s'agit de la conséquence d'un bombardement ayant touché un entrepôt hébergeant des armes toxiques rebelles.
Le raid aérien mené sur Khan Cheikhoun, un fief rebelle et djihadiste du nord-ouest syrien, a également blessé 170 personnes, dont des enfants. La plupart ont eu le corps saisi de convulsions, peinant à respirer sous leurs masques à oxygène comme en témoigne les nombreuses vidéos et photos diffusées par l'AFP et les réseaux sociaux. Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'attaque semble avoir impliqué des armes chimiques, relevant "des signes compatibles avec une exposition à des produits organosphosphorés, une catégorie de produits chimiques incluant des agents neurotoxiques".
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"Un acte d'une cruauté sans équivalent"
Une version des faits est néanmoins avancée côté russe. "Selon les données objectives du contrôle russe de l'espace aérien, l'aviation syrienne a frappé près de Khan Cheikhoun un grand entrepôt terroriste", a déclaré le ministère russe de la Défense. Il abritait "un atelier de fabrication de mines artisanales, avec des substances toxiques", a affirmé le ministère, sans préciser si l'aviation syrienne avait connaissance du contenu de cet entrepôt. L'armée russe ne précise donc pas si le régime syrien avait connaissance de la présence d'armes chimiques et surtout pointe de fait la responsabilité des "terroristes" en les accusant de détenir des armes chimiques
Le raid a, quoiqu'il en soit, été unanimement condamné par la communauté internationale. François Hollande a déclaré ce midi qui voulait une réaction internationale "à la hauteur" d'un "crime de guerre"., le pape dénoncant pour sa part un "crime inacceptable". La Maison Blanche a quant à elle dénoncé avec force un "acte odieux du régime de Bachar al-Assad", d'autant plus "intolérable" qu'il a frappé "des innocents, y compris des femmes et des enfants", selon son porte-parole Sean Spicer. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a dénoncé "un acte d'une cruauté sans équivalent" et appelé à "une prise de position sans équivoque" du Conseil de sécurité de l'ONU, qui se réunira mercredi en urgence à la demande de plusieurs de ses membres pour discuter de cette attaque.
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Une réunion en amont de laquelle les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté un projet de résolution. Le texte, obtenu par l'AFP, appelle l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à présenter rapidement ses conclusions sur l'attaque. Le texte demande également à la Syrie de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l'attaque. Enfin, il menace d'imposer des sanctions en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations unies.
Moscou juge "inacceptable" le projet de résolution à l'ONU, demandé par les Occidentaux
La Russie s'oppose de nouveau aux pays occidentaux sur le dossier syrien à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à l'attaque chimique présumée ayant fait 72 morts la veille en Syrie.
Par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Moscou a jugé "inacceptable" en l'état le projet de résolution présenté par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni condamnant l'attaque de mardi. Ce texte a commencé à être débattu à 16 heures (heure française) devant le Conseil de sécurité.
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