Trump se sert de l'attaque du Louvre pour justifier son "Muslim Ban"

Publié le 3 février 2017 à 17h26
Trump se sert de l'attaque du Louvre pour justifier son "Muslim Ban"
Source : Eric FEFERBERG / AFP

OPPORTUNISME - L'attaque ce vendredi dans la très touristique galerie du Carrousel du Louvre à Paris a offert à Donald Trump une occasion supplémentaire de mettre en garde les Américains contre le terrorisme islamique et, au passage, d'égratigner une nouvelle fois la France.

A peine l'attaque au Carrousel du Louvre à Paris était rendue publique ce vendredi que Donald Trump affutait déjà son arme favorite : Twitter. Cette fois, le président américain a dégainé plus vite que son ombre, il faut dire que l'agression d'une  patrouille militaire à l'entrée du musée du Louvre à Paris - "attaque à caractère terroriste", selon Bernard Cazeneuve et François Hollande -, sonnait comme une aubaine pour lui.

Quoi de mieux, en effet, pour justifier son récent décret anti-immigration, le "Muslim Ban", son décret anti-immigration concernant sept pays à majorité musulmane et troublés par le terrorisme ?  "Un autre terroriste islamique radical vient juste d'attaquer le musée du Louvre à Paris. Les touristes ont été placés en confinement", a ainsi tweeté Donald Trump. "La France est de nouveau à cran. RÉVEILLEZ-VOUS les Etats-Unis !"

Le tout avant que l'enquête n'offre le moindre indice sur l'identité de l'assaillant. "Il faut être prudent", avait même nuancé le Premier ministre Bernard Cazeneuve, citant "un contexte de menace qui demeure extrêmement élevée".

"Get smart US"

Ce n'est pas la première fois que Donald Trump utilise dans ses tweets le terme "Get smart US", une sorte de "réveille-toi Amérique !", pour mettre en garde les Américains, au choix, contre l'immigration, les changements climatiques ou encore la Chine, accusée d'être une menace pour le commerce américain. Comme le souligne le Huffington Post, depuis son arrivée sur Twitter en 2012, Donald Trump a utilisé cette expression seize fois, dont six fois sous la forme d'un appel au peuple américain.

Ainsi, le 7 janvier 2016, alors qu'il n'est encore que candidat à l'investiture républicaine, il balançait un tweet assassin après une agression dans un commissariat parisien (classée par la suite sans lien avec les réseaux islamistes) : "Un homme abattu à l'intérieur d'un commissariat à Paris. Ils viennent d'annoncer que la menace terroriste est à son plus haut niveau. L'Allemagne est une immense fraude. Réveillez-vous!". Une preuve, selon lui, du manque de fermeté des autorités européennes.

Donald Trump, un habitué des polémiques sur Paris

Donald Trump fait feu de tout bois ? On dirait bien. On se souvient qu'en janvier 2015, le jour même de l'attaque de Charlie Hebdo, il avait mis en cause la fermeté de la loi sur le port d'armes en France. Rebelote en novembre 2015, où, lui candidat à la primaire républicaine, il avait pris prétexte des attentats de Paris pour asséner son discours pro-armes lors d'un meeting dans le Texas. 

Une diatribe qui avait choqué à l'époque, et pour cause : "Regardez Paris, avec les lois sur le port d'armes les plus restrictives du monde, personne n'avait d'armes sauf les méchants".  "On peut dire ce qu'on veut, s'ils avaient eu des armes, si nos gens étaient armés, s'ils avaient le droit de porter des armes, la situation aurait été très, très différente", avait pursuivi le milliardaire américain.


Virginie FAUROUX

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