Attentat de Berlin : qui est Anis Amri, le suspect n°1 abattu en Italie ?

Xavier Martinage avec agences
Publié le 23 décembre 2016 à 11h50, mis à jour le 23 décembre 2016 à 14h55

Source : Sujet TF1 Info

ALLEMAGNE - La police italienne a localisé et abattu ce vendredi 23 décembre le principal suspect de l'attentat du marché de Noël de Berlin, le Tunisien de 24 ans Anis Amri. Retour sur le parcours violent de celui qui se serait radicalisé dans les prisons italiennes.

Quatre jours après l’attentat qui a fait 12 morts et sur le marché de Noël de Berlin le 19 décembre, le principal suspect a été abattu dans dans la nuit de jeudi à vendredi près de Milan par la police italienne lors d'un contrôle d'identité. L'homme aurait sorti "sans hésiter" une arme après avoir crié "Allahu Akbar", selon le ministre italien de l'Intérieur. Un mandat d'arrêt international avait été diffusé mercredi dévoilant l'identité de ce suspect : Anis Amri. Voici ce que l'on sait de ce jeune Tunisien de 24 ans.

Amri est né à Ghaza, en Tunisie, en 1992.  Sa pièce d'identité a été retrouvée sous le siège du chauffeur du camion. Selon le ministre de l'intérieur du Land Rhénanie Nord-Westphalie, Ralf Jäger, l'individu était connu des services de police. Sa famille réside à Oueslatia (centre du pays), il avait quatre soeurs et un frère. 

Selon une unité de brigade antiterroriste tunisienne, il émigre vers l'Italie illégallement en 2009. Le jeune homme est condamné dans ce pays pour l'incendie volontaire d'une école et y a purge une peine de prison de quatre ans, selon la radio tunisienne Radio Mosaïque. D'après les journaux italiens, c'est là qu'il se serait radicalisé. Anis Amri était également poursuivi pour vols avec violences en Tunisie.  

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Soupçonné de préparer un attentat

En outre,  cet homme était soupçonné, avant l'attaque, de préparer un attentat et avait été signalé en novembre au centre allemand de lutte contre le terrorisme, a indiqué Ralf Jäger.

"La police judiciaire de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), où l'homme a séjourné quelques temps après son arrivée en Allemagne en début d'année, a ouvert cette enquête pour "acte grave mettant en danger l'Etat" allemand, a-t-il dit. 

"Anis est aussi parti pour fuir la misère. Il n'avait aucun avenir en Tunisie et il voulait à tout prix améliorer la situation financière de notre famille qui vit en-dessous du seuil de pauvreté comme la majorité des habitants de Oueslatia", a précisé son frère Abdelkader lors d'une interview à l'AFP. "Il vivait comme tous les jeunes, il buvait (de l'alcool) (...) il ne faisait ni prière, ni rien du tout", dit Walid, un autre frère de cette famille nombreuse. Selon ses frères, ils étaient encore en contact avec Anis Amri via Facebook. 

 Selon le quotidien Bild, le jeune homme était connu de la police comme un individu potentiellement dangereux, faisant partie d'un important réseau salafiste-islamiste.

Demande d'asile rejetée

Le document retrouvé dans le camion, remis à certains demandeurs d'asile, a été émis à Kleve, une ville de Rhénanie du Nord-Westphalie, située à la frontière avec les Pays-Bas. Le quotidien Süddeutsche Zeitun indique que l'homme est arrivé en juillet 2015 en Allemagne où il a déposé une demande d'asile en avril 2016.

Sa requête a été rejetée en juin, la Tunisie contestant pendant plusieurs mois qu'il soit l'un de ses ressortissants. Ce n'est que ce mercredi, et par coïncidence, que Tunis a reconnu sa nationalité tunisienne et fourni un document de voyage permettant son expulsion.

Fausses identités

L'homme a utilisé plusieurs fausses identités (sept apparemment), confirme l'avis de recherche diffusé par la police.

Et le Tunisien aurait entretenu des contacts avec un ressortissant irakien de 32 ans, identifié comme Ahmad Abdulaziz Abdullah A. alias "Abou Walaa". Ce dernier a été arrêté en novembre avec quatre complices pour avoir monté un réseau de recrutement pour le compte du groupe Etat islamique, selon le parquet fédéral.

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Xavier Martinage avec agences

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