Attentat de Londres : ce que l’on sait des trois assaillants du London Bridge et de Borough Market

Publié le 5 juin 2017 à 13h24, mis à jour le 5 juin 2017 à 19h23
Attentat de Londres : ce que l’on sait des trois assaillants du London Bridge et de Borough Market

ASSAILLANTS - Si les autorités britanniques ont annoncé qu’elles feraient connaître dès que possible les identités des trois terroristes ayant fait sept morts et des dizaines de blessés samedi soir à Londres, la presse anglo-saxonne a commencé à livrer les premiers éléments de leurs profils ce lundi. En particulier au sujet de l'un d'entre eux.

À trois, pendant huit minutes seulement, ils ont semé la terreur et l’horreur dans les rues de Londres. S’ils ont rapidement été abattus par la police, les terroristes ayant frappé le quartier du London Bridge et de Borough Market samedi soir, d’abord à bord d’une camionnette puis à pied, munis de couteaux et de ceintures d'explosifs factices, ont eu le temps de tuer au moins sept personnes, dont un Français, et d’en blesser des dizaines d’autres. Un attentat revendiqué par Daech. 

Les autorités britanniques ont annoncé dimanche qu’elles feraient connaître leurs identités dès que possible. Mais avant même ces révélations attendues, la presse anglo-saxonne, notamment le tabloïd The Sun, a déjà commencé ce lundi à livrer quelques premiers éléments de leurs profils, en particulier concernant l’un d’entre eux, porteur d'un maillot du club d'Arsenal le soir des faits et présenté comme le meneur. Des informations édifiantes qui, si elles sont confirmées, font froid dans le dos. 

L’un des terroristes filmé dans un documentaire sur le djihad ?

Le quotidien en langue anglaise le plus vendu au monde affirme en effet que l’un des trois hommes serait l’un des principaux personnages du documentaire "The Jihadist Next Door", consacré à l’islamisme radical au Royaume-Uni et diffusé sur la chaîne Channel 4 - une situation qui rappelle celle des frères Kouachi, auteurs de l'attentat de Charlie Hebdo, qui avaient eux aussi précédemment participé à un reportage. Connu sous le nom de "Abz", âgé de 27 ans et père de deux enfants, celui-ci aurait, si l’on en croit certains extraits du film sorti en 2016, eu affaire aux forces de l’ordre à l’occasion d’une "manifestation" organisée dans le jardin public londonien de Regent’s Park. Ce jour-là, le djihadiste présumé apparaît aux côtés d’une petite dizaine d'individus dont il semble être le leader. Le petit groupe est alors filmé en train de prier derrière un drapeau de Daech, avant une intervention de la police. 

J'ai pris ma part et je sais que beaucoup d'autres personnes ont pris leur part. Mais les autorités, elles, n'ont pas pris la leur
Un ami de l’un des terroristes présumés qui avait signalé sa radicalisation

Les autorités connaissaient-elles vraiment sa dangerosité ? Apparemment oui. Toujours selon The Sun, Abz, qui aurait travaillé dans un fast-food KFC et pour le métro de Londres, aurait ainsi été exclu de sa mosquée pour avoir déclaré que voter à une élection était "non-islamique". Un endurcissement religieux qui se serait manifesté à plusieurs autres reprises. Une mère de famille se présentant comme une voisine, interrogée par le Daily Telegraph, raconte avoir eu une altercation avec lui en 2015 après qu'Abz aurait essayé d'endoctriner l'un de ses fils à Barking (quartier populaire de l'est de Londres où plusieurs arrestations ont eu lieu). "Je veux être musulman", aurait déclaré l'enfant devant sa maman interloquée. Celle-ci aurait alors appelé les forces de l'ordre pour dénoncer le coupable, photos à l'appui.

Mais là n'est pas le seul loupé ; d’autres signes auraient dû alerter le renseignement britannique. Et pour cause : le journal soutient encore qu’il aurait été signalé par un ami s’inquiétant de sa radicalisation. Interrogé par la police, le natif de Watford, une banlieue du nord-ouest de la capitale, aurait été relâché sans être plus inquiété. "J'ai pris ma part et je sais que beaucoup d'autres personnes ont pris leur part", dit, visiblement résigné, cet ami retrouvé par The Sun. "Mais les autorités, elles, n'ont pas pris la leur." Un possible raté aux conséquences terribles. Samedi soir, avec ses deux complices et pendant huit minutes seulement, "Abz" semait la terreur et l’horreur dans les rues de Londres.


Alexandre DECROIX

Tout
TF1 Info