Attentats de Paris : le surprenant témoignage de la mère de Bilal Hadfi

Publié le 27 décembre 2015 à 20h43
Attentats de Paris : le surprenant témoignage de la mère de Bilal Hadfi

TERRORISME - Une femme se présentant comme la mère de Bilal Hadfi, l'un des kamikazes du Stade de France le 13 novembre, a appelé une chaîne de télévision belge samedi. S'exprimant en direct, elle a dit ses regrets de n'avoir "rien vu" venir.

C'est un témoignage surprenant. Une femme se présentant comme la mère de Bilal Hadfi, l'un des kamikazes des attentats de Paris, a appelé un chaîne de télévision belge ce week-end. Elle confié sa culpabilité de ne pas avoir su déceler les signes de radicalisation chez le jeune homme de 20 ans qui s'est fait exploser le 13 novembre aux abords du Stade de France.

Cette femme disant être Fatima Hadfi - une identité qui n'a pu être vérifiée par l'AFP - a appelé samedi Maghreb TV,  une chaîne de télévision à destination de la communauté maghrébine. Selon la RTBF , ce jour-là, le programme de l'émission Bonsoir Bruxelles était la célébration de Noël et la naissance du prophète Mahomet. S'adressant en direct par téléphone, elle explique au début de son intervention : "J'ai mon fils qui était dans les attentats de Paris (...), c'était l'un des assaillants". A la grande surprise du présentateur Mohamed Tijjini, qui ne semble pas s'attendre à cette intervention...

"Il était victime de cette société"

L'entretien durera quelque 27 minutes, sur une heure d'émission. Depuis les attentats de Paris du 13 novembre, "je ne vis plus, je survis. Je m'en veux de n'avoir rien vu" de la radicalisation de Bilal, confie-t-elle, très émue. Sans un mot pour les 130 victimes des attaques, souligne la RTBF. "Mon petit garçon venait juste d'avoir 20 ans. Il vivait comme tout le monde. Il allait à l'école (...) Il était victime de cette société des regards, des paroles : 'T'es pas le bienvenu ici', 'Dégage dans ton pays'", ajoute cette femme, expliquant que des adolescents comme le sien se heurtent à des barrières pour trouver un emploi.

Elle raconte que son fils, prétextant des vacances au Maroc, était en réalité parti en Syrie, où il était resté neuf mois. "C'est des enfants qui ont été pris par un engrenage, des gens qui ont su les manipuler. Ils ont été arrachés de leur famille", déclare-t-elle à propos des jeunes partis en Syrie. "Tout est fait pour que les parents ne remarquent rien (...) Moi-même je me le suis dit, j'aurais dû être plus à l'écoute de mon fils", poursuit-elle.

"Sa dépouille est toujours à Paris"

A l'antenne, elle déplore également la lenteur des autorités françaises à lui restituer la dépouille de Bilal Hadfi, demandant à pouvoir l'enterrer, selon l'enregistrement diffusé par Maghreb TV . "Sa dépouille est toujours à Paris. On fait le nécessaire, mais rien ne bouge. On a fait le nécessaire avec le consulat marocain, les autorités françaises, avec les pompes funèbres, avec les banques", détaille-t-elle.

L'école bruxelloise Annessens-Funck, que fréquentait le jeune terroriste avant de gagner la Syrie en février dernier, avait relevé des signes inquiétants de radicalisation du jeune homme mais ce signalement n'était pas parvenu à la police, a rapporté samedi la presse belge. LA RTBF, qui avait suivi Fatima Hadfi pendant près de deux ans pour son émission Tout ça ne nous rendra pas le Congo, rappelle toutefois qu'elle avait dit ne plus vouloir s'exprimer dans les médias.

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La rédaction de TF1info

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