DRAME - Selon un dernier bilan, au moins 69 personnes sont mortes dans l’explosion d’un camion citerne accidenté autour duquel elles s’étaient rassemblées pour récupérer du carburant, samedi 10 août.
Les victimes sont principalement des conducteurs de taxis-moto et des personnes des alentours qui étaient accourues pour récupérer du carburant. Au moins 62 personnes ont péri, après l'explosion, dans la matinée du samedi 10 août, d'un camion-citerne accidenté près de la ville de Morogoro, à 200 km à l'ouest de Dar es Salaam, a annoncé à la presse locale le chef régional de la police Willbrod Mtafungwa. Un bilan réévalué à 69, dimanche 11 août. "Le dernier a perdu la vieu durant le vol alors qu'il était en cours de transfert par hélicoptère vers l'hôpital national à Dar es Salaam", a déploré le Premier ministre Kassim Majaliwa. Un bilan susceptible d'évoluer puisqu'on compte actuellement 66 blessés.
Les faits se sont déroulés vers 7h30, heure française, sur la commune de Samsara, dans l'immédiate périphérie de Morogoro. Peu après que le camion se soit renversé sur la chaussée, des conducteurs de "boda-boda" - des moto-taxis - ont afflué sur les lieux pour tenter de récupérer du carburant, tout comme des habitants de la commune. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre ainsi des dizaines de badauds affairés à tenter de récupérer du carburant dans des jerricanes jaunes.
La déflagration provoquée par l'arrachage de la batterie
Puis l'essence s'est embrasée. Sur une vidéo tournée peu après, on aperçoit des corps de victimes carbonisés, comme pétrifiés, côtoyant au sol des effets personnels et autres carcasses de moto. "Les corps ont été évacués vers l'hôpital", a précisé le chef régional de la police.
Le gouverneur a expliqué qu'au moment où les habitants remplissaient leurs bidons de carburant, un homme a tenté d'arracher la batterie du camion, provoquant ainsi la déflagration, ce que des témoins ont semblé corroborer.
Sixty people confirmed dead, 70 others seriously wounded after an overturned petroleum truck burst into flames at Msamvu in Morogoro town, Tanzania. This amateur footage shows locals siphoning fuel before the explosion. pic.twitter.com/SzBesSbMRn — Augustine Sang 🇰🇪 (@Sang_254) August 10, 2019
Le drame a suscité une vive émotion dans le pays, artistes, sportifs, politiques et simples citoyens multipliant les messages de compassion aux victimes. "J'adresse mes condoléances à tous ceux qui sont affectés, en particulier aux familles des victimes et je prie Dieu pour que ces victimes reposent en paix et que les blessés se rétablissent vite", a réagi le président tanzanien John Magufuli dans un communiqué diffusé par la présidence, annonçant par la même occasion un deuil national de trois jours. Le chef de l'Etat s'est aussi dit "très choqué que les gens se ruent sur des véhicules accidentés pour piller leur cargaison".
Des accidents qui ne sont pas rares
En janvier dernier, l’incendie d’un oléoduc dans le centre du Mexique avait fait au moins 85 morts. Les victimes étaient, la aussi, venues s’approvisionner en essence à l’endroit où le pipeline fuyait. Début juillet, dans le centre du Nigeria, au moins 45 personnes étaient mortes et plus de 100 blessées lors du pillage par la population d'un camion-citerne accidenté qui avait explosé. Début mai, c'est au Niger qu'une catastrophe similaire a emporté près de 80 personnes. Le chauffeur du camion-citerne contenant 50.000 litres de carburant avait expliqué aux enquêteurs avoir rencontré des défaillances sur toutes les commandes de son engin, y compris sur les freins.
Parmi les plus meurtrières de ces catastrophes figurent celle de Maridi à 300km à l'ouest de Juba au Soudan du Sud, qui avait fait au moins 203 victimes en 2015 et celle de Sange dans l'est de la République démocratique du Congo où 292 personnes avaient perdu la vie en 2010.