Biélorussie : Kolia Loukachenko, 11 ans, graine de dictateur

PORTRAIT - Du haut de ses 11 ans, Nikolaï est déjà en lice pour prendre les rênes de la Biélorussie. Une dictature contrôlée par son père, Alexandre Loukachenko, qui a rempilé dimanche pour un cinquième "mandat".
Après 21 ans au pouvoir, Alexandre Loukachenko a rempilé dimanche à la tête de la Biélorussie. Une "république présidentielle" qui s’apparente à une dictature et sur laquelle cet homme de 61 ans règne sans partage. Presse muselée, opposition ficelée... les droits de l’homme sont régulièrement bafoués. Et rien ne semble pouvoir inverser le cours des choses : tout porte à croire que Nikolaï, le rejeton de Loukachenko âgé de 11 ans, est déjà promis à un bel avenir à la tête du pays dans quelques années.
Il faut dire que "Loukachenko Jr" a déjà tout d’un chef d’Etat : dimanche, lors de la présidentielle, c'est lui qui accompagnait son dictateur de père pour glisser le bulletin de vote dans l'urne. En septembre dernier, le blondinet posait avec son géniteur aux côtés du président américain Barack Obama et de sa femme Michelle. Et quelques jours plus tard, celui que l'on surnomme "Kolia" avait accompagné son père à l’ONU au sein de la délégation bélarusse. L’enfant était sans doute dans son élément, lui qui a déjà serré la main du Pape Benoît XVI, celle du président chinois Xi Jinping ou encore celle du vénézuélien Hugo Chavez.
Conséquences psychologiques désastreuses
Omniprésent dans les médias bélarusse ces derniers mois, peu d’informations ont cependant filtré sur ses premières années : l'existence de Kolia n'a été révélée qu'à ses trois ans, selon le site internet Partisan Bélarus. La biographie officielle d'Alexandre Loukachenko sur son site internet ne donne en effet aucun détail sur sa vie privée. Mais le chef de l'Etat bélarusse a reconnu que Kolia était son troisième fils, conçu avec son médecin personnel, Irina Abelskaïa, et non avec sa femme Galina.
Depuis, l'enfant est devenu un sujet de plaisanterie, lui qui est désormais connu pour le dédain dont il fait preuve à l'égard du petit personnel ou même de ses propres grands frères. Le journal d'opposition Belgazeta a ainsi récemment relevé que des images de la télévision publique montraient Kolia "faisant un geste étrange, avec une sorte de dédain, à ses grands frères Viktor et Dmitri" lors d'une cérémonie religieuse. Certains Bélarusses estiment que le comportement du président Loukachenko à l'égard de son fils n'est pas normal et qu'il pourrait avoir des conséquences psychologiques désastreuses pour l'enfant. "Je pense qu'il s'agit d'un cas classique de paranoïa", résume, lapidaire, l'opposant numéro un au régime, Mikola Statkevitch.
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