Boeing disparu : l'avion était sur pilotage automatique avant le crash

par Nicolas VANEL
Publié le 26 juin 2014 à 14h42
Boeing disparu : l'avion était sur pilotage automatique avant le crash

VOL MH370 - Selon les autorités australiennes qui dirigent les recherches de l'avion disparu de la Malaysia Airlines, l'appareil ne pouvait qu'être en pilotage automatique avant le crash. Une nouvelle analyse qui ne permet cependant pas d'éclairer le mystère de sa disparition.

Dans quel état se trouvait l'équipage du vol MH370 avant son crash le 8 mars dernier ? Cette question, parmi tant d'autres, hante les enquêteurs. Alors que le déploiement d'importants moyens au large des côtes occidentales de l'Australie pour retrouver l'épave de l'avion de la Malaysia Airlines n'a rien donné , les autorités australiennes ont indiqué jeudi que l'appareil était "très vraisemblablement" en pilotage automatique lorsqu'il s'est abîmé en mer, "à court de carburant".

"On peut dire, je pense, qu'il est très très vraisemblable que l'appareil était en pilote automatique. Sinon, il n'aurait pas suivi la trajectoire très régulière qui a été identifiée grâce aux données satellitaires", a ainsi déclaré le vice-Premier ministre Warren Truss, dont le pays coordonne les recherches dans l'océan Indien.

"Un pilote ne peut pas tenir un cap constant durant des heures"

Une conclusion que ne met pas en doute le consultant aéronautique, ancien commandant de bord, Gérard Feldzer. "Tout d'abord, un avion de ligne se pilote toujours à travers le pilotage automatique, précise l'expert à metronews. Ensuite, je ne vois effectivement pas comment un pilote normalement constitué peut garder un cap aussi constant, surtout durant six heures. Je parle d’expérience. Sur d'aussi longues distances, si vous êtes contraint de piloter à la main, c'est une horreur. Vous prenez des altérations de cap très marquées".

Avant ce vol rectiligne, un événement a manifestement bouleversé le vol Kuala-Lumpur-Pékin qui transportait 239 personnes à son bord. Une heure environ après le décollage, l'avion s'est en effet anormalement élevé jusqu'à atteindre 13,7 kilomètres d'altitude, avant de redescendre à 7 kilomètres et de brusquement changer de direction. Dans ce laps de temps, au moins, quelqu'un a dû reprendre le manche. Qu'est-il advenu ? Détournement de l'avion ou ennui technique majeur ? Le mystère demeure, d'autant que les communications avec l'appareil ont été coupées.

Difficile en outre de tirer des conclusions sur l'état de l'équipage après la remise en route du pilotage automatique. Un pilote a tout à fait pu poursuivre le vol aux commandes de l'avion "et conserver notamment la main sur le cap de l'appareil", précise l'expert. A moins qu'il ne se soit trouvé dans l'incapacité de piloter. Dans ce cas, quelqu'un a dû néanmoins programmer au préalable les nouvelles coordonnées de la destination de l'appareil. Pourquoi, alors, définir une zone en pleine mer, au milieu de nulle part et sans aucun espoir de survie ? Là encore, comme le souligne Gérard Feldzer, "la somme de contradictions dans ce drame est vraiment difficile à résoudre".


Nicolas VANEL

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