Brexit : l'opposition ouvre la porte à un second référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE

Publié le 26 février 2019 à 11h04, mis à jour le 26 février 2019 à 13h51
Brexit : l'opposition ouvre la porte à un second référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE
Source : Oli SCARFF / AFP

BREXIT - La Première ministre Theresa May tente de prolonger les délais de négociations du Brexit pour que le Parlement britannique signe son accord de sortie. Devant un calendrier de plus en plus serré, l'opposition a finalement ouvert la porte à la demande d'une second référendum.

Retournement de situation outre-Manche : le Labour, principal parti d'opposition, envisagerait finalement un second référendum en cas d'échec d'accord avantageux avec l'Union Européenne (UE). Le chef de file du parti Jeremy Corbyn, qui avait jusqu'ici refusé de soutenir cette idée, a cédé en voyant l'option du "no deal" se concrétiser dangereusement.

Un communiqué du Labour précise que dans un premier temps, le parti va soutenir au Parlement un amendement réclamant le maintien du Royaume-Uni dans une Union douanière avec l'UE après le Brexit. Si cet amendement est rejeté, le parti travailliste prévoit alors d'en déposer un autre réclamant un second référendum, pour "éviter le Brexit destructeur" des conservateurs. 

"La Première ministre joue la montre, dangereusement, pour contraindre les députés à choisir entre son accord bâclé et un 'no deal' désastreux", a déclaré Jeremy Corbyn. Avant d'ajouter : "Nous ne pouvons pas l'accepter, et nous ne le ferons pas".

Un accord a renégocier

Dans son édition de mardi, le Times estime que l'annonce de Jeremy Corbyn devrait avoir l'effet d'une "sonnette d'alarme" au auprès des parlementaires conservateurs et ainsi les pousser à "se rassembler derrière l'accord (en négociation) de Theresa May". Depuis le rejet massif de l'accord de divorce par les députés britanniques en janvier, Theresa May tente de renégocier avec Bruxelles une nouvelle version du texte susceptible de rallier une majorité parlementaire. Elle souhaite obtenir des "changements contraignants" au "filet de sécurité" - ou "backstop" en anglais - une disposition décriée au Royaume-Uni censée garder ouverte la frontière en Irlande après le Brexit. Londres veut que ce système soit limité dans le temps, ou bien veut être autorisé à y mettre fin de façon unilatérale. La Première ministre espère que si le texte est modifié dans ce sens, les parlementaires britanniques apporteront leur soutien au nouveau texte.

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Lundi 25 février, le président du Conseil européen Donald Tusk a néanmoins estimé que les options restantes étaient désormais "un Brexit chaotique ou une prolongation (du délai)". Selon lui, il est "absolument clair" qu'il n'y a aucune majorité au Parlement britannique pour l'accord de la Première ministre britannique. 

Un possible prolongement du délai

Theresa May, qui avait précédemment indiqué se laisser jusqu'à ce mardi 26 février pour trouver une issue sur le Brexit, a finalement différé "d'ici au 12 mars" un vote des députés britanniques sur l'accord de sortie. Elle affirme vouloir se donner plus de temps pour tenter de renégocier le texte avec Bruxelles avant la date butoir actuelle du 29 mars. Ce mardi, la cheffe du gouvernement britannique a annoncé qu'elle laisserait au Parlement le choix de reporter ou non le Brexit. 

Ce week-end en marge du sommet UE-Ligue arabe à Charm el-Cheikh, en Egypte, Donald Tusk a, lui, précisé qu'il avait discuté avec Theresa May du "contexte juridique et procédural d'une possible extension" du délai. "Je pense que, compte tenu de la situation dans laquelle nous nous trouvons, un délai supplémentaire serait une solution rationnelle", a-t-il dit lors d'une conférence de presse de l'événement international. 


La rédaction de TF1info

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