DÉFENSE - Le psychologue et chercheur Alexandr Kogan a expliqué sur CBS n’avoir "jamais entendu un mot" de Facebook pour s'opposer au fonctionnement de son application. Celle-ci a permis de recueillir les données de 50 millions d’utilisateurs.
Un homme seul peut-il faire vaciller l’un des mastodontes du web ? La commission parlementaire britannique enquêtant sur le scandale Cambridge Analytica pourra sans doute apporter une ébauche de réponse ce mardi, alors qu’elle doit interroger Alexandr Kogan.
Le chercheur russe sera questionné sur les liens entre son application "This Is Your Digital Life" et la firme britannique. Selon Facebook, ses tests psychologiques, téléchargés par 270 000 utilisateurs, auraient permis de recueillir les données de 50 à 87 millions d’usagers de Facebook.
Facebook n’en avait clairement rien à faire
Alexandr Kogan
Face au réseau social, qui affirme avoir été trompé par l’enseignant en psychologie, celui-ci se défend en l’accusant de vouloir le faire passer pour un "voyou". Dans l’émission 60 Minutes de CBS, Alexandr Kogan précise : "j’avais des conditions d’utilisation durant un an et demi selon lesquelles je pouvais transférer et vendre les données. On ne m’a jamais rien dit. Facebook n’en avait clairement rien à faire".
Récolter les données des amis d'utilisateurs sans permission ? Une "caractéristique centrale" de Facebook
Estimant servir de bouc émissaire à Facebook, il poursuit son raisonnement. "La conviction générale dans la Silicon Valley et certainement la nôtre à ce moment-là, c’était que le grand public devait être au courant du fait que ses données étaient vendues et partagées pour leur adresser de la publicité".
Lire aussi
Affaire Cambridge Analytica : quel est ce scandale qui plonge Facebook dans la crise ?
Lire aussi
Scandale Cambridge Analytica : Mark Zuckerberg fait son mea-culpa devant le Congrès américain
Lire aussi
Affaire Cambridge Analytica : les données Facebook de 211.000 Français pourraient avoir été volées
Interrogé sur le fait que l’application "This Is Your Digital Life" récoltait les données d’amis des utilisateurs sans leur permission, Alexandr Kogan est une nouvelle fois sans concession avec Facebook, estimant qu’il s’agissait d’une "caractéristique centrale" du réseau social. "Ce n’était pas une permission spéciale qu’il s’agissait d’obtenir. C’était juste quelque chose qui était disponible pour quiconque le souhaitait […]".