Carlos Ghosn : de son arrestation à sa fuite, retour sur un an d’une affaire hors-norme

Publié le 31 décembre 2019 à 18h25, mis à jour le 31 décembre 2019 à 18h53

Source : JT 13h Semaine

CHRONOLOGIE - Énième rebondissement d’un feuilleton qui dure depuis plus d’un an, l’ancien PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn, retenu jusqu'alors au Japon, s’est réfugié au Liban. Retour sur les événements qui ont marqué l’affaire qui porte son nom.

Les images de Carlos Ghosn arrêté sur le tarmac de l’aéroport ont fait le tour du monde. C’est le 19 novembre 2018 que l’affaire débute, lorsque l’homme d’affaires alors âgé de 64 ans, à la tête de l’empire automobile Renault-Nissan, est arrêté à Tokyo à la sortie de son jet privé. Il est soupçonné par les autorités japonaises d’abus de biens sociaux. Concrètement, il lui est reproché d’avoir utilisé de l’argent de l’entreprise pour la rénovation de plusieurs villas lui appartenant aux Pays-Bas, au Liban, au Brésil et en France. Thierry Bolloré est chargé d’assurer l’intérim chez Renault. 

Trois jours seulement après son arrestation, le 22 novembre, Carlos Ghosn est révoqué de la présidence du conseil d’administration de Nissan, puis définitivement évincé le 26 par son limogeage. Mais Renault ne lâche pas son PDG si brutalement et confirme le maintenir à son poste le 13 décembre, en vertu du principe de la présomption d’innocence. 

Un feuilleton alimenté par des inculpations et des libérations en série

Carlos Ghosn est inculpé une première fois par la justice japonaise le 10 décembre, tout comme son collaborateur Greg Kelly. De nouvelles accusations sont portées contre lui 11 jours plus tard : il est alors soupçonné d’avoir tenté de faire couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels en 2008. Face au tribunal de Tokyo le 8 janvier, l’ancien PDG se défend de ces accusations et affirme être "faussement accusé et détenu de manière injuste". 

Trois jours plus tard, Carlos Ghosn est à nouveau inculpé pour abus de confiance, pour avoir minoré ses revenus dans ses rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018. Le 22 janvier, le patron déchu voit ses espoirs douchés avec le rejet de sa demande de libération sous caution. Le lendemain, il se voit contraint de démissionner de la tête du groupe Renault. 

Le 31 janvier, l’homme d’affaires, interviewé depuis sa cellule par des journalistes de l’AFP et des Echos, dénonce un "complot" diligenté par Nissan. Le 5 mars, Carlos Ghosn sort de prison après qu’un juge a accepté sa libération sous caution d’un milliard de yens (huit millions d’euros). Cette libération, assortie d’une interdiction de quitter le territoire japonais et d’une obligation d’avertir la justice à chacun de ses déplacements, sera de courte durée. Carlos Ghosn, alors révoqué du conseil administration de Renault, annonce son intention de s’exprimer publiquement le 11 avril pour "dire toute la vérité". Mais il en sera empêché par un nouveau rebondissement judiciaire. 

Dans une vidéo, Carlos Ghosn se défendSource : Sujet JT LCI

Une fuite avant le procès fatidique

Le 4 avril, il est de nouveau arrêté et placé en détention, accusé d’avoir utilisé 5 millions de dollars de Renault à titre personnel. Carlos Ghosn est inculpé le 22, cette fois pour abus de confiance aggravé. Une nouvelle libération survient trois jours plus tard, il lui est toujours interdit de quitter le Japon mais il est aussi assigné à résidence. Le 4 juin, de nouvelles dépenses suspectes d’un montant de 11 millions d’euros engagées par Carlos Ghosn sont débusquées par Renault et Nissan,  au sein de leur filiale néerlandaise RNBV. 

Le 21 septembre, le tribunal de Tokyo annonce avoir fixé la date du procès de l’homme d’affaires au mois d’avril 2020. Ses avocats, tout en dénonçant "une enquête extrêmement illégale" de la part des autorités japonaises, dévoilent un mois plus tard la ligne de défense devant être adoptée : tout sera nié en bloc et la nullité des poursuites sera demandée au procès. Mais entre temps, Carlos Ghosn s’est volatilisé. Mardi 31 décembre, ce dernier confirme sa fuite au Liban dans un communiqué. "Je n'ai pas fui la justice, je me suis libéré de l'injustice et de la persécution", argue notamment l'ancien homme fort de Renault-Nissan. 


La rédaction de TF1info

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