MAÇONNERIE - La restauration d'une portion de la Grande muraille de Chine, recouverte d'une épaisse chape de ciment gris suscite une vive indignation sur les réseaux sociaux chinois.
"On dirait l'œuvre de gens qui n'ont même pas terminé l'école primaire (…) Au vu du résultat, autant faire exploser tout ça". Cette citation d'un internaute repérée sur la plateforme de microblogs Weibo par l'AFP résume assez bien le sentiment collectif des chinois à l'égard de la rénovation initiée sur un tronçon de la Grande muraille.
En effet, les huit kilomètres de la section de Xiaohekou, située dans la province du Liaoning (nord-est), a été recouverte d'une épaisse chape de ciment gris. Édifiée en 1381 sous la dynastie des Ming, elle est considérée comme l'une des "plus belles" parties de la Grande muraille "sauvage", c'est-à-dire les tronçons où elle est écroulée et non-restaurée.
Une piste de skate-board
Sur les réseaux sociaux chinois, l'affaire tourne au scandale. "Pourquoi ne pas raser la Cité interdite à Pékin, tant qu'on y est?", ironise un internaute. Pour le correspondant du New-York Times en Chine, Chris Buckley, la Grande muraille ressemble désormais à une "piste de skate-board".
A once haunting, unkempt stretch of the Great Wall now looks like a skateboarding lane dumped in the wilderness. https://t.co/QxLM1Tp066 — Chris Buckley 储百亮 (@ChuBailiang) 22 septembre 2016
Même Ding Hui, directeur adjoint du département de la culture de la province du Liaoning a déclaré à télévision d'Etat CCTV que "la rénovation aboutit à quelque chose de vraiment très laid". L'Administration nationale du patrimoine historique a indiqué qu'elle avait ouvert une enquête et a promis de traiter sévèrement les éventuels fautifs. Cette polémique intervient alors que la Chine vient de lancer un appel aux dons pour financer de nouveaux travaux de rénovation.