Choc toxique lié aux tampons : la mannequin Lauren Wasser va être amputée de sa deuxième jambe

Publié le 20 décembre 2017 à 23h32, mis à jour le 10 janvier 2018 à 18h52

Source : Sujet JT LCI

COMBAT - Mannequin, actrice et désormais activiste d'une cause longtemps méconnue, la top américaine Lauren Wasser a décidé d'éduquer les filles et les femmes sur les dangers des tampons alors qu'elle va devoir être amputée de sa deuxième jambe à la suite d'un syndrome du choc toxique.

A l'âge de 24 ans, la vie de Lauren Wasser a basculé du jour au lendemain. Il y a cinq ans, la jeune top américaine a été victime d'un syndrome du choc toxique (SCT). Une maladie infectieuse rare liée à l'usage des tampons hygiéniques, dont la composition chimique pourrait favoriser la propagation de staphylocoques dorés dans le vagin, puis dans le sang. Elle a dû être amputée d'une partie de sa jambe droite et des orteils de son pied gauche. Mais son calvaire ne va pas s'arrêter là, car comme elle l'a déclaré cette semaine dans le Washington Post, elle va devoir subir prochainement l'amputation de son autre jambe. 

"Ma jambe gauche est un ulcère ouvert qui n'a ni talon ni orteils. Au fil des années, mon corps a produit beaucoup de calcium, ce qui fait que mes os poussent sur ce pied. En gros, mon cerveau dit à mes orteils de repousser, et je suis arrivée au point où j'ai dû subir une opération chirurgicale pour enlever ces os car c'était impossible de marcher. Je ne peux pas mouiller mon pied parce que c'est un ulcère ouvert. Dans quelques mois, je vais inévitablement devoir amputer mon autre jambe. Il n'y a rien que je puisse faire à ce sujet. Mais ce que je peux faire, c'est aider à faire en sorte que cela n'arrive pas à d'autres personnes", a-t-elle raconté dans le quotidien américain.

Le syndrome du choc toxique a tué et blessé des femmes pendant trente ans, il est temps que ça cesse.
Lauren Wasser

Aujourd'hui, Lauren Wasser veut que les autres femmes soient plus conscientes de ce qu'elles mettent dans leurs corps. "C'est mon but et je ne le changerai pour rien au monde", a-t-elle raconté au Washington Post. Elle a donc décidé de partager son récit avec le plus grand nombre, et surtout de pousser les grandes entreprises à rendre publiques les compositions des tampons hygiéniques, dont aucune liste détaillée ne figure sur les emballages.

La top américaine va même plus loin en réclamant une législation sur le sujet, comme le souligne le magazine Time. Un texte devrait être présenté en mai aux Etats-Unis par la représentante démocrate Carolyn Maloney, qui exigera que les "National Institutes of Health" mènent ou soutiennent des recherches pour déterminer la sécurité des ingrédients dans les produits d'hygiène féminine.

"Le syndrome du choc toxique m'a coûté ma jambe mais, des années plus tard, je me suis consacrée à la sensibilisation et à la prévention de ce problème", a-t-elle confié dans une tribune publiée fin novembre sur le site InStyle. "Je suis à l'aise dans mon nouveau rôle en tant qu'activiste en marche contre une maladie qui affecte des milliers de personnes. Je veux éduquer les femmes sur les risques potentiels liés à l'usage de tampons. Le syndrome du choc toxique a tué et blessé des femmes pendant trente ans, il est temps que ça cesse. Combien de vies cela coûtera-t-il avant qu'il y ait un réel changement ?"


Virginie FAUROUX

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