Comment le Covid provoque l'exode des New-Yorkais

EXODE - Les Etats-Unis ont atteint les 3,2 millions de cas de Covid-19. Une situation qui a bouleversé le mode de vie des Américains, spécialement des New-yorkais. Nombre d'entre eux ont fait le choix de quitter la ville.
New York n'est plus que l'ombre d'elle-même : magasins définitivement fermés, rues désertées ... La pandémie de Covid est passée par là et a fait de la Grosse pomme, l'une des villes américaines les plus touchées. Autrefois bouillonnante, pleine de vies et de lumières, cette ville est aujourd'hui à l'abandon.
En 2019, 53 000 départs ont été enregistrés et la crise sanitaire n'arrange rien à la situation. De plus en plus de New-Yorkais troquent leurs étroits appartements contre des maisons de campagne, loin du stress. L'engouement est tel que les professionnels de l'immobilier disent n'avoir jamais vu un tel boom.
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Deux millions d'habitants pourraient, à terme, quitter New York
Giovanni fait partie de ces habitants qui ont fait le choix de partir : pour lui, ce sera le Nevada, à Mountain Springs. Avec son compagnon et leurs enfants, ils ont acheté cette maison planquée dans les montagnes, où ils espèrent vivre d'un potager, profitant de leurs enfants, qui s'amusent dans le jardin. Pour lui, la vie ne sera plus jamais la même. "La situation ne va pas s'améliorer. On avait envie d'avoir notre bulle à nous", dit-il.
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Des entreprises aussi, ont fait le pari de déménager. Le télétravail a été boosté par la pandémie et désormais, les locaux sont devenus trop grands. Plus la peine de payer des loyers exorbitants pour avoir, au final des locaux aux trois-quarts vides.
New York se vide-t-elle de ses habitants ? Dans le bas de Manhattan, plus de 5% des appartements sont vacants, du jamais vu depuis dix ans, selon le cabinet immobilier Miller Samuel qui publie ces statistiques.
A 60 kilomètres de New York, dans des villes reliées à la mégalopole par le train, les agents immobiliers n'ont jamais connu un tel engouement. Ils enregistrent une hausse de 20% de ventes par rapport à l'année dernière. Sur un marché immobilier en ébullition, qui ne laisse guère de place à la négociation, les maisons s'arrachent à prix d'or, pourvu qu'elles aient plusieurs chambres et salles de bains, et un jardin. "Les gens se garent devant la maison, je leur fais visiter et ils signent dans la foulée", explique un agent immobilier du nord de l'Etat.
Plus que le 11-Septembre, Richard Stanton propriétaire de l'agence Stanton Realtors compare la conjoncture actuelle à la période 2003-2005, qui avait vu une vague de New-Yorkais poussés dehors par la hausse des loyers. Il évoque aussi les années 70, marquées par une dégradation des services publics et une augmentation de la criminalité, qu'avaient fuies beaucoup de ceux qui en avaient les moyens. Mais cette fois, outre l'effet coronavirus, "il y a une tendance plus lourde liée au fait qu'il va y avoir plus de gens qui travailleront de chez eux", analyse Richard Stanton. Ce mouvement pourrait même faire retomber la fièvre immobilière à New York et permettre à une nouvelle génération de s'installer dans une ville qui leur aurait été, sans cela, inaccessible, imagine l'agent immobilier. Selon les spécialistes, deux millions de New-Yorkais s'apprêtent à suivre le même chemin dans les semaines et les mois à venir.
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