Confinement général, partiel... ou pas : comment les Etats européens font face à la pandémie

Publié le 20 mars 2020 à 22h53, mis à jour le 20 mars 2020 à 23h00
Une femme bien seule sur le pont Charles, le 16 mars, à Prague
Une femme bien seule sur le pont Charles, le 16 mars, à Prague - Source : Michal Cizek / AFP

MESURES - Avec plus de 100 000 cas recensés, le vieux continent est désormais l’épicentre de la pandémie de Covid-19. Alors qu’en France, le confinement est imposé sur tout le territoire depuis mardi 17 mars et pour deux semaines au minimum, voici un tour d’horizon des mesures déployées par nos voisins européens.

"L’Europe est désormais l’épicentre de la pandémie", a réitéré Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, ce vendredi soir. Après l’Asie, c’est aujourd’hui sur le vieux continent que le Covid-19 est le plus répandu, avec plus de 100.000 cas déclarés, et le vide et le silence ont gagné les villes européennes (ici en images). Car tour à tour, les gouvernements prennent des mesures jamais vues en temps de paix pour freiner la pandémie due au coronavirus. 

Confinement général

Plusieurs pays européens ont adopté des consignes de confinement de la population. Après avoir placé l’ensemble du nord en confinement, l’Italie a pris la décision le 9 mars d’étendre la mesure au sud, et donc à tout le territoire. Censé durer jusqu’au 3 avril, ce confinement devrait être prolongé, a annoncé le chef du gouvernement jeudi 19 mars.

Similaire à la France, ce confinement général n’autorise que les déplacements nécessaires, sous réserve d’un justificatif disponible sur le site du gouvernement. Les contrevenants à ces règles s’exposent à une amende de 206 euros et à trois mois d’emprisonnement. A ce jour, l’Italie est le pays le plus touché au monde par le Covid-19 et déplore plus de 4.000 décès, dépassant nettement la Chine continentale.

Rome, vidée de ses touristes
Rome, vidée de ses touristes - ALBERTO PIZZOLI / AFP

En Espagne, le confinement général s’est aussi imposé de fait le 14 mars, pour deux semaines. Six jours plus tard, le pays frôle les 20.000 cas déclarés. Le directeur de la police nationale Jose Angel Gonzalez a prévenu du nouveau mot d’ordre face au non-respect des mesures : la "tolérance zéro". Tout comme en France ou en Italie, les Espagnols n’ont le droit de quitter leur domicile uniquement pour aller travailler, faire des courses alimentaires ou acheter des médicaments. 

La Belgique a elle aussi placé ses habitants en confinement mercredi 18 mars, jusqu’au 5 avril au moins. A l’instar des Italiens, des Espagnols et des Français, les commerces alimentaires restent ouverts… ainsi que les librairies.

L’Autriche est également confinée, avec toute une région, le Tyrol, en quarantaine, et limite strictement les déplacements. Même chose du côté de la République Tchèque, où 21 villes et villages sont actuellement fermés à toute entrée et sortie. Au Danemark aussi, le confinement général s’est imposé.

Confinement partiel et autres mesures

En Allemagne, seul l’Etat régional de la Bavière est confiné. Sur le reste du territoire, le gouvernement a invité ses habitants à rester chez eux, à éviter les voyages, ainsi qu’à respecter les gestes barrières. Aujourd’hui, le pays est relativement épargné en Europe par l’épidémie due au coronavirus. 

En Roumanie, la population n’est pas invitée à rester à domicile mais les personnes qui se savent contaminées et qui provoquent le décès d’autrui en ne respectant pas les mesures sanitaires encourent 15 ans d’emprisonnement. Craignant le retour de milliers de ressortissants, le président Klaus Iohannis a instauré l’état d’urgence lundi 16 mars sur l’ensemble du pays. Celui-ci permet de placer en quatorzaine tous les Roumains revenant de zones sensibles, c’est-à-dire avec plus de 500 cas déclarés. 

Au Portugal aussi, l’état d’urgence a été décrété le 18 mars par le gouvernement, servant principalement à restreindre la liberté de mouvement des personnes.

Berlin et sa porte de Brandenburg, le 20 mars
Berlin et sa porte de Brandenburg, le 20 mars - JOHN MACDOUGALL / AFP

Face à l’épidémie, le Royaume-Uni semble traîner des pieds pour prendre des mesures drastiques, offusquant certains de ses voisins européens. Ce vendredi 20 mars, Boris Johnson a annoncé la fermeture des pubs, restaurants, cinémas et théâtres. Jusqu’alors, le gouvernement donnait seulement pour consigne d’éviter les contacts sociaux et les déplacements "non-essentiels". Les personnes âgées et les femmes enceintes sont, elles, invitées à s’isoler pendant trois mois et les écoles sont closes depuis ce vendredi.

En Grèce, les arrivants sont contraints à un confinement de 14 jours et les migrants, présents sur les îles égéennes, voient leurs déplacements limités. En Slovaquie, Croatie, Lettonie, Estonie et en Norvège, les personnes rentrant des principaux foyers de contamination doivent s’isoler. Sur le continent, la plupart des lieux accueillant du public sont fermés, comme aux Pays-Bas, où les maisons closes ont même baissé le rideau. Le gouvernement néerlandais, lui, se refuse toujours à confiner sa population.

Fermeture des frontières

Tandis que l’Union européenne a fermé ses frontières pour 30 jours, des pays ont pris la même initiative sur leur territoire national : c’est le cas notamment de la Belgique ce vendredi, mais aussi de l’Espagne, la Hongrie, l’Autriche avec l’Italie et la Suisse. La France et l’Allemagne effectuent des contrôles mais laissent passer les marchandises et les travailleurs frontaliers.


Caroline QUEVRAIN

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