Coronavirus : Trump se veut rassurant et nomme Mike Pence pour coordonner la lutte

par Richard DUCLOS
Publié le 27 février 2020 à 8h25
Coronavirus : Trump se veut rassurant et nomme Mike Pence pour coordonner la lutte
Source : Eric BARADAT / AFP

ÉPIDÉMIE - Optimisme ou déni ? Face à la presse mercredi 26 février, Donald Trump a minimisé les risques de propagation du coronavirus aux Etats-Unis. Le pays est relativement épargné jusqu’ici, mais les autorités sanitaires anticipent de nouveaux cas. Le président assure cependant que la situation est sous contrôle.

Donald Trump dans la salle de presse de la Maison-Blanche : l’image est rare. Le président américain n’a pris la parole qu’une seule fois dans cette salle, en janvier 2019, soit près de deux ans après son investiture. A l’époque, les journalistes n’avaient pas été prévenus à l’avance, et n’avaient eu que quelques minutes pour se préparer. Ce mercredi 26 février, l’annonce de la prise de parole présidentielle a été faite en amont par l'intéressé sur son compte Twitter. Au menu de cette conférence, la crise du coronavirus. Et une volonté très claire : rassurer les Américains.

Le risque de propagation du coronavirus aux Etats-Unis est "très faible", a affirmé le président. Le pays est jusqu’ici relativement épargné, avec jusqu’ici 15 cas détectés, auxquels s’ajoutent 45 cas parmi les rapatriés de Chine et du paquebot Diamond Princess. "Avec tout ce monde qui vient aux Etats-Unis, quand vous n’avez que 15 cas, c’est vraiment bien", s’est félicité Donald Trump. Et le Républicain d’assurer qu’une large propagation outre-Atlantique n’est pas "inévitable" : 

"Je pense qu’il y a un risque que [la situation] empire. Mais rien n’est inévitable", a-t-il dit après avoir mis en parallèle les contaminations au Covid-19 et les victimes de la grippe, "entre 25.000 et 69.000" morts chaque année.

Les autorités sanitaires s'attendent à davantage de cas

Pourtant, la veille, les autorités sanitaires américaines déclaraient s’attendre à une propagation de l’épidémie aux Etats-Unis, encourageant les écoles, les entreprises et les gouvernements locaux à envisager des mesures de précaution comme l'annulation d'événements publics. Et aux côtés du président, le secrétaire à la Santé Alex Azar l’a répété, "le degré de risque est susceptible d'évoluer rapidement" : "Nous pouvons nous attendre à voir davantage de cas aux Etats-Unis", a-t-il aussi dit.

Visiblement pas de quoi inquiéter outre-mesure Donald Trump. Le chef de l’Etat a désigné son vice-président Mike Pence pour coordonner la lutte contre la maladie. Selon lui, celui-ci est un "expert" pour avoir dirigé en 2014 la lutte face un autre coronavirus, le MERS, lorsqu'il était gouverneur de l'Indiana.

Trump a par ailleurs salué les premières actions précédemment mises en place, comme les restrictions de voyage en provenance de Chine, et a assuré que les Etats-Unis sont "prêts" : "Les hôpitaux de certains Etats libèrent des chambres et construisent des espaces de mise en quarantaine", et l'administration a "commandé" de nombreux masques de protection "au cas où", a-t-il indiqué.

Interrogé sur un éventuel renforcement des restrictions de voyage en vigueur, vers et depuis les zones infectées, le président fait savoir qu’elles viendront "en temps voulu" si nécessaire. "Ce n’est pas le moment actuellement", dit-il. 

"Pas de raison de paniquer"

L’homme d’affaires a aussi déclaré qu’il était prêt à consacrer une enveloppe "appropriée" à la lutte contre l'épidémie. La Maison Blanche a demandé au Congrès un financement de 2,5 milliards de dollars mais l'opposition démocrate estime qu'il faudrait beaucoup plus, réclamant 8,5 milliards de dollars. Pour Donald Trump, la cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, "tente de créer la panique" en demandant une somme aussi importante "alors qu’il n’y a pas de raison de paniquer".

Plus tôt dans la journée, Donald Trump avait déjà accusé les démocrates et certains médias comme CNN de noircir le tableau, et d’affoler les marchés. Ils "s'emploient à présenter le Caronavirus (sic) comme aussi mauvais que possible, créant notamment la panique sur les marchés", a-t-il dénoncé dans un tweet. Il a aussi reproché aux "démocrates-qui-ne-font-rien" de "parler beaucoup" sans agir, concluant par un "Les Etats-Unis sont en grande forme !"

Une affirmation répétée face à la presse. Ce même mercredi soir, le Centre de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) annonçait cependant un premier cas "d'exposition inconnue" parmi les 15 malades. Traitée en Californie, cette personne n'a ni voyagé dans les zones à risques ni été en contact avec un autre malade.


Richard DUCLOS

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