Merkel renonce aux restrictions pour Pâques et demande "pardon"

Publié le 24 mars 2021 à 15h11, mis à jour le 24 mars 2021 à 18h56
La chancelière Angela Merkel a renoncé aux restrictions renforcées en Allemagne pour Pâques.
La chancelière Angela Merkel a renoncé aux restrictions renforcées en Allemagne pour Pâques. - Source : TOBIAS SCHWARZ / AFP

"PARDON" - Au lendemain de sa décision d'imposer à l'Allemagne un verrouillage renforcé pour Pâques, prévoyant de fermer jusqu'aux supermarchés et de limiter l'accès aux églises, Angela Merkel a revu sa copie.

Un mea culpa en guise d'absolution. Angela Merkel a reconnu, ce mercredi 24 mars, avoir fait "une erreur" en voulant durcir pour le long week-end de Pâques les règles sanitaires anti-Covid en Allemagne. Ce durcissement, qui avait suscité la controverse outre-Rhin, prévoyait la fermeture de tous les commerces et des offices religieux organisés par visioconférence. À l'issue d'une réunion d'urgence avec les Länder, les États-régions, la chancelière allemande a confirmé l'abandon du projet.

"Une erreur doit être appelée une erreur et, plus important encore, elle doit être corrigée et si possible à temps. Je sais que cette proposition a provoqué une incertitude supplémentaire, je le regrette profondément et pour cela je demande pardon à tous les citoyens", a déclaré la chancelière lors d'une allocution. 

Un dispositif critiqué jusque dans l'exécutif

Cette idée d'un verrouillage pour cinq jours à Pâques avait été pensée avec "les meilleures intentions", selon elle, dans le but de "ralentir et inverser la troisième vague de la pandémie", mais elle "n'était pas réalisable dans un court laps de temps". Au terme de plus de douze heures de discussions, Merkel et les représentants des 16 Länder avaient décidé, la veille, d'instaurer ce dispositif prévoyant de rendre férié le jeudi 1er avril. Or, une telle décision prise en urgence laissait beaucoup trop de questions ouvertes, notamment concernant "la poursuite du paiement des salaires" et l'organisation au sein des entreprises.

Ce dispositif, présenté comme une "pause" par la chancelière, était critiqué jusqu'au sein du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer a ainsi exprimé son "étonnement" que le parti chrétien-démocrate au pouvoir sacrifie les messes pascales sur l'autel de la lutte anti-Covid. Les organisations professionnelles craignaient elles les répercussions de la fermeture des commerces, après des mois de restrictions aux conséquences économiques importantes. 

Malgré la situation sanitaire inquiétante dans le pays, où le taux d'incidence s'élevait mercredi à 108,1, avec plus de 75.000 décès, Merkel a tenu à lancer un message d'espoir. "Je suis convaincue que nous vaincrons le virus ensemble", a-t-elle indiqué. "Le chemin est dur et caillouteux, jalonné de succès et d'échecs. Mais le virus perdra peu à peu sa propension à nous faire peur."


La rédaction de TF1info

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