Italie : les contaminations au coronavirus décuplent, des "mesures extraordinaires" envisagées

Publié le 23 février 2020 à 12h30, mis à jour le 23 février 2020 à 12h35

Source : TF1 Info

CORONAVIRUS - En Italie, deux morts du coronavirus ont été annoncés en quelques heures. Le pays, désormais le plus touché en Europe, met en place des mesures d'urgence pour lutter contre l'accélération soudaine de l'épidémie. En Vénétie, l'origine de la contamination reste mystérieuse.

En Italie, le nombre de nouveaux cas confirmés de contamination au coronavirus a décuplé en 48h. Ce samedi 22 février, plus de cinquante Italiens étaient recensés comme atteints par le virus. Or, le pays ne comptait jusqu'à présent que trois malades du Covid-19, contracté à chaque fois en dehors du pays. Ces trois ressortissants chinois étaient soignés à Rome, et leur état s'était amélioré ces dernier jours. 

La péninsule est désormais le pays d'Europe le plus touché par le virus. Suite à l'annonce des deux premiers décès - survenus jeudi 20 et vendredi 21 février - et vu la rapide contagion de la population, l'Italie prépare de nouvelles mesures pour endiguer l'épidémie virale. 

Confinement, lieux publics fermés, armée

Des mesures de semi-confinement ont été imposées dans une dizaine de villes de Lombardie. Les bars, restaurants, les écoles, églises gardent portes closes depuis vendredi. Les magasins alimentaires, boulangeries et boucheries comprises, ont également été sommés de fermer soudainement, laissant dans l'inquiétude des habitants n'ayant pas eu le temps de faire des réserves. Une quarantaine de stades et de salles de sport ont également été fermés, ainsi que des bibliothèque et des mairies. Même les défilés de carnaval, nombreux à cette période, ont été annulés.

Au total plus de 50.000 habitants ont été priés de rester chez eux et d'éviter les lieux clos. Le président de Lombardie a même annoncé être "en attente d'une décision du gouvernement pour l'utilisation d'une structure militaire" pour placer en quarantaine des personnes à risque dans les villes concernées par l'épidémie, comme Baggio ou Piacenza. Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a dit envisager encore d'autres "mesures extraordinaires". 

A Milan, les facultés, à l'image de la Statale di Milano, la plus grande de la ville, ont indiqué qu'elles fermaient leurs portes jusqu'au 2 mars. 

Plus de 50 personnes contaminées

L'augmentation des contaminations au coronavirus dans le nord du pays - on parle ce dimanche de plus de 100 cas confirmés -, se matérialise particulièrement dans deux régions : la Lombardie et la Vénétie. Les deux premiers morts italiens - et européens - sont ainsi un homme de 78 ans d'un petit village de Vénétie et une femme de 77 ans, habitant dans la zone de Codogno, en Lombardie.

La situation est néanmoins différente dans les deux régions. Si en Lombardie, l'épicentre de la contamination a été identifiée, en Vénétie, l'origine de l'apparition du virus reste un mystère. Dans la province lombarde, il est "de plus en plus clair" selon l'adjoint régional à la Santé Giulio Gallera, que les contaminés sont tous liés à un homme de 38 ans, cadre au sein de la multinationale Unilever. "Le patient 1", comme l'appelle la presse locale, est hospitalisé en soins intensifs depuis mercredi à Codogno, près de Lodi, à 60 km de Milan. Les autres cas détectés ont tous été en contact avec lui. De façon directe, comme sa femme enceinte de 8 mois, un ami, trois habitués d'un bar local et les médecins, aide-soignants et patients de l'hôpital de Codogno. Puis de façon indirecte, avec l'entourage de toutes les personnes précédemment citées. 

En Vénétie en revanche, "la grande question" reste l'origine de la contamination, a assuré Luca Zaia, président de Vénétie, sur Rainews24. En effet selon les premiers éléments, les malades n'auraient eu "aucun contact" avec des Chinois ou des personnes de retour de Chine. Par précaution, les universités seront fermées dans la région à compter de lundi.


La rédaction de TF1info

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