Coupe du monde : la Fifa sort son passeport biologique contre le dopage

Publié le 30 mai 2014 à 14h58
Coupe du monde : la Fifa sort son passeport biologique contre le dopage

CONTROLES - La Fédération internationale de football (Fifa) est bien décidée à faire passer des tests urinaires et sanguins inopinés à tous les joueurs des 32 équipes qui s'affronteront au Brésil. Les résultats seront suivis dans le temps afin de détecter tout changement suspect.

"Nous pouvons contrôler n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, et autant de fois que nous voulons". Le message prononcé par le médecin en chef de la Fédération internationale de football (Fifa), Jiri Dvorak, ne peut être plus clair. Les joueurs des 32 sélections qui disputeront la Coupe du monde au Brésil, à partir du 12 juin, sont prévenus du fait que la lutte anti-dopage est prise très au sérieux par la Fifa pour ce Mondial 2014.

Depuis mars et jusqu'aux premiers matches, les équipes reçoivent ainsi la visite impromptue de l'équipe spéciale de médecins et d'infirmières de la Fifa chargés des tests urinaires et sanguins. Ce passeport est une première dans la mesure où il comporte deux volets : le passeport sanguin, d'une part, déjà utilisé dans le cyclisme ou l'athlétisme pour vérifier la prise d'EPO, les transfusions sanguines et autres méthodes qui améliorent l'endurance; le passeport stéroïdien, d'autre part, utilisé depuis peu pour la mesure des stéroïdes anabolisants et androgènes présents dans les urines.

Ces contrôles permettront en outre de suivre dans le temps l'évolution des différents paramètres, comme l'hémoglobine ou le taux de jeunes globules rouges, afin d'observer une éventuelle variation suspecte. Le passeport biologique qui contiendra les différents résultats va donc plus loin que les simples contrôles habituels.

Échantillons envoyés en Suisse

La mise en place d'un tel suivi au Brésil s'avère complexe. La Fifa ne peut en effet pas compter sur un laboratoire antidopage sur place dans la mesure où celui de Rio s'est vu retirer son accréditation de l'Agence mondiale antidopage (Ama) l'année dernière. Elle a donc choisi d'envoyer tous les échantillons au laboratoire de Lausanne, en Suisse. Ce qui représente un surcoût de 250.000 dollars (184.000 euros) dans un programme antidopage qui avoisine le million de dollars (735.000 euros) .

La logistique doit être particulièrement rapide pour le sang, qui se dégrade facilement et doit être analysé dans les 36 heures suivant le prélèvement. "C'est un défi", reconnaît le docteur Dvorak qui reste néanmoins persuadé que la majorité des échantillons parviendront au laboratoire en 24 à 48 heures. Et pour s'assurer que les échantillons resteront intacts pendant l'expédition, les boîtes de transport seront équipées de contrôleurs digitaux de températures.

Si le passeport biologique est concluant pendant le Mondial, la Fifa pourrait inciter les grandes ligues de football à le mettre à leur tour en place à leur échelle.


Laurence VALDÉS

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