CORONAVIRUS – Le pays est l'un des rares à ne pas avoir pris de mesures drastiques contre le coronavirus, pariant sur le développement des anticorps. Pourtant, le nombre de décès répertoriés, entre janvier et juin, bat des records.
Pas de confinement, ni de fermeture d’écoles, mais une "immunité collective". C’est le choix de la Suède depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Le pays compte, à ce jour, près de 6.000 décès et presque 86.000 cas confirmés de coronavirus. Un chiffre qui peut paraître peu élevé par rapport au reste de l’Europe, mais qui a une toute autre signification pour la Suède.
D’après l’institut national des statistiques suédois, le pays a enregistré son plus grand nombre de décès en 150 ans pour le premier semestre de 2020. Entre les mois de janvier et de juin, 51.405 décès ont été dénombrés dans le pays, ce qui représente une hausse de 15% par rapport à la même période en 2019. Et cette nouvelle n’a rien d’anodine quand on prend en compte l’histoire du pays. Il s’agit du plus grand nombre de décès depuis la grande famine de 1869 qui avait fait 55.431 morts.
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Maintien du cap
Malgré cette comparaison inquiétante, le pays reste sur sa ligne de conduite. Anders Tegnell, épidémiologiste en chef dans le pays, reconnaissait en juin dernier qu’il ne s’attendait pas à un "si grand potentiel de propagation de la maladie dans les maisons de retraite, avec autant de décès". Pourtant, au média suédois Dagens Nyheter, il a déclaré que "la Suède avait choisi la bonne voie".
En avril dernier, seulement 7.3% des habitants de Stockholm avaient développé les anticorps pour combattre le coronavirus, bien en dessous des 70% nécessaires pour espérer une "immunité collective". Mais ces résultats ne font pas changer le cap du gouvernement suédois. Anders Tegnell a déclaré ce jeudi, ne pas vouloir encourager les Suédois à utiliser des masques puisque cela les pousseraient à prendre moins de précautions contre le virus.