Explosion du variant Delta malgré une vaccination massive : que nous disent les chiffres au Royaume-Uni ?

Publié le 22 juin 2021 à 23h16, mis à jour le 23 juin 2021 à 15h53

Source : TF1 Info

DONNÉES - Partout dans le monde, le variant Delta inquiète. Environ 60% plus contagieux que le variant dit "britannique", il est rapidement devenu dominant dans certains pays, dont le Royaume-Uni. D'après les chiffres des autorités britanniques cependant, les contaminations concernent en grande majorité les personnes non vaccinées.

La situation épidémique s'améliore de jour en jour en France. Ce mardi, seuls quelque 2400 nouveaux cas ont été rapportés, tandis que le taux de positivité a atteint un niveau jamais vu depuis le début de l'épidémie : 0,9%. Pourtant, une ombre plane : celle du variant Delta. S'il ne représente pour le moment que 2 à 4% des cas de contamination, sa propagation à travers le monde est fulgurante. Détecté pour la première fois en octobre 2020 en Inde, il est désormais présent dans 75 pays et progresse largement en Europe.

En quelques semaines au Royaume-Uni, il a pris le dessus sur les autres variants présents, représentant désormais plus de 90% des nouvelles contaminations. Et ce malgré une vaccination massive de la population, près de 60% des Britanniques ayant reçu au moins deux injections, selon les données officielles. Alors comment cela est-ce possible ? Cela risque-t-il de se reproduire en France ? LCI vous répond en comparant les chiffres divulgués par les autorités sanitaires françaises et britanniques.

En France comme au Royaume-Uni, les moins de 40 ans les plus contaminés par le Covid-19

En France, le taux d'incidence, aussi faible soit-il, est deux à trois fois plus élevé chez les jeunes. Il est de 42 cas pour 100.000 chez les 20-29 ans, contre 10 cas chez les 80-89 ans. "La nature a horreur du vide et aujourd'hui, elle va toucher les gens qui restent les plus fragiles, qui sont par définition ceux qui ne sont pas immunisés et ceux qui ne sont pas vaccinés", explique à LCI le docteur Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (92). 

La situation est identique au Royaume-Uni. La quasi-totalité des cas est observée chez les moins de 40 ans, les contaminations se faisant de plus en plus rares en remontant la pyramide des âges. Les 20-29 ans sont, comme dans l'Hexagone, les plus touchés avec, au 14 juin, plus de 16.000 nouveaux cas rapportés, contre 363 seulement chez les plus de 80 ans.

Les 2/3 des personnes contaminées par le variant Delta non vaccinées

Sur 53.163 personnes infectées par le variant Delta à cette date au Royaume-Uni, 35.521 personnes, soit 67% des cas, n'étaient pas du tout vaccinés, selon les autorités sanitaires britanniques. 25% n'avaient pas achevé leur cycle de vaccination et 7,7% étaient complètement vaccinées.

Parmi les personnes hospitalisées, le schéma est le même. Sur 2152 patients, 67% n'avaient bénéficié d'aucune injection, 25% n'avaient pas achevé leur schéma vaccinal et 8% avaient reçu leurs deux doses. Si les chiffres manquent encore en France concernant le variant Delta, la même tendance concernant la vaccination s'y observe. Les patients hospitalisés sont de plus en plus souvent des jeunes non vaccinés. "On a plus d'un malade sur deux qui a moins de 50 ans", témoigne le docteur Benjamin Davido, ajoutant que la majorité des patients est en léger surpoids, "de moins de 5 kg".

S'agissant des décès, les personnes doublement vaccinées sont là encore les plus protégées, en témoignent les données britanniques. Le taux de mortalité est chez elles de 0,6%, contre un taux estimé à 2% chez les non-vaccinés.

Alors qu'en France, seule 25,6% de la population totale et 32,7% de la population majeure est complètement vaccinée, ces données montrent à quel point il est important d'accélérer encore la cadence de la campagne de vaccination pour mettre des bâtons dans les roues du variant Delta, lancé à pleine vitesse.


La rédaction de TF1info

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