Covid-19 : en Hongrie, un taux de mortalité qui s'envole

Publié le 25 mars 2021 à 17h52
L'hôpital Saint-James à Budapest est, comme les autres établissements du pays, submergé par le soudain afflux de patients du Covid-19.
L'hôpital Saint-James à Budapest est, comme les autres établissements du pays, submergé par le soudain afflux de patients du Covid-19. - Source : ATTILA KISBENEDEK / AFP

CHIFFRE FUNESTE - La Hongrie, bousculée par la troisième vague de la pandémie de Covid-19, affiche sur la semaine écoulée le plus haut taux de mortalité au monde.

Touchée de plein fouet par une troisième vague épidémique, la Hongrie vient de vivre une semaine particulièrement difficile. Selon les données rapportées par l'AFP, le pays affiche en effet, sur la semaine écoulée, le plus haut taux de mortalité au Covid-19 dans le monde. Avec 15,7 morts pour 100.000 habitants, il devance certains de ses voisins européens, eux aussi particulièrement touchés, comme la République tchèque, la Bosnie, la Slovaquie ou la Bulgarie. 

La dégradation de la situation sanitaire s'est accélérée dernièrement dans ce  pays de 9,8 millions d'habitants. Le nombre de décès n'a cessé de progressé ces derniers jours, bondissant même de plus de 40% par rapport à la semaine précédente. Jeudi, 272 Hongrois ont succombé au virus, un record en l'espace de 24 heures. Les contaminations ont également explosé depuis l'apparition du variant britannique en février : un peu moins de 10.000 nouveaux cas ont ainsi été recensés lors des dernières 24 heures. 

Les hôpitaux submergés, des étudiants à la rescousse

Submergés par cet afflux soudain de malade, les hôpitaux locaux sont au bord de la rupture. Près de 12.000 patients y sont actuellement soignés dans un contexte où le personnel manque, selon l'Ordre des médecins hongrois (MOK). Des étudiants en médecine ont été appelés à la rescousse, certains établissements requérant même l'aide de volontaires. 

"Les salles d'opération ont fermé, leurs ventilateurs sont utilisés par des patients atteints du Covid luttant pour leur vie", peut-on lire dans un communiqué du MOK. Des soignants locaux comparent même la situation à celle de Bergame, ville italienne martyre du Covid au printemps 2020.

Les autorités, pourtant, continuent de jouer la carte de l'optimisme. "La situation est grave, mais le système a la capacité suffisante pour faire face à ces chiffres élevés", a déclaré à la presse Gergely Gulyas, le chef du Bureau de Viktor Orban. Le gouvernement mise sur la campagne de vaccination, l'une des plus rapides en Europe, pour endiguer la propagation du virus. 

À cette fin, il a commencé à administrer les vaccins chinois Sinopharm et russe Spoutnik V, pas encore utilisés dans les autres pays de l'UE, en plus de ceux livrés par Bruxelles (Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca). Plus de 1,7 million de personnes, soit 18% de la population, ont déjà reçu au moins une dose.


Maxence GEVIN

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