En Norvège, une enquête ouverte après le décès de patients âgés ayant reçu le vaccin Pfizer

ALG
Publié le 18 janvier 2021 à 13h23, mis à jour le 18 janvier 2021 à 13h35
En Norvège, une enquête ouverte après le décès de patients âgés ayant reçu le vaccin Pfizer
Source : SEBASTIEN BOZON / AFP

EFFETS SECONDAIRES - L'Agence des médicaments norvégienne a annoncé la semaine dernière que la mort de 13 personnes âgées fragiles après une première injection pourrait être liée à des effets secondaires du vaccin. Une enquête a été ouverte.

La vaccination contre le Covid-19, et plus précisément le vaccin de Pfizer-BioNTech, pourraient-ils s'avérer dangereux pour certaines personnes trop âgées, ou trop fragiles ? C’est la question que l’on se pose en Norvège ou plusieurs décès survenus après l'injection de la première dose, a motivé l'ouverture d’une enquête. "Les rapports pourraient indiquer que les effets secondaires courants des vaccins à ARNm, tels que la fièvre et les nausées, ont pu entraîner la mort de certains patients fragiles", a relevé Sigurd Hortemo, le médecin en chef de l'Agence norvégienne du médicament, cité par le média norvégien Norway Today ce jeudi.

En conséquence, l'Institut national de la santé publique (FHI), qui évalue conjointement tous les rapports sur les effets secondaires du vaccin, a mis à jour les recommandations concernant la vaccination des personnes âgées fragiles. "Pour les personnes les plus fragiles, même les effets secondaires relativement légers du vaccin peuvent avoir des conséquences graves", a justifié l'Institut norvégien de la santé publique. Et de poursuivre : "Pour ceux qui ont de toute façon une durée de vie restante très courte, le bénéfice du vaccin peut être marginal ou sans importance."

Un nombre d'incidents "pas alarmant" pour Pfizer

"Si vous êtes très frêle, vous ne devriez probablement pas être vacciné", résume le docteur Steinar Madsen, de l'Agence norvégienne des médicaments. "Il est tout à fait clair que ces vaccins présentent très peu de risques, à l'exception minime des patients les plus fragiles", a-t-il toutefois nuancé, cité par la radiotélévision publique NRK.

Selon Bloomberg,  alors que les effets secondaires des premières injections sont encore en cours d'évaluation au sein des pays européens, aucune autorité sanitaire européenne ne s'était montrée aussi prudente sur le vaccin Pfizer-BioNTech jusque-là. "Le nombre d’incidents jusqu’à présent n’est pas alarmant et conforme aux attentes", a de son côté réagi le laboratoire Pfizer dans un communiqué.

Des données analysées par l'EMA

Invité de RTL ce lundi, le "Monsieur vaccination" français, Alain Fischer, a appelé à remettre cette série de décès en Norvège dans le contexte de personnes âgées malades. "Les décès pourraient être dus à la vaccination, mais ils ont une beaucoup plus grande probabilité d'être dus à l'évolution naturelle des maladies que présentent ces gens", explique-t-il. "Les informations que nous avons sont que ces personnes étaient extrêmement faibles, avaient de multiples comorbidités. Certaines étaient en soins palliatifs", souligne-t-il. Et de conclure : "Ce sont beaucoup d'éléments qui laissent penser plutôt que le vaccin n'est pas impliqué".

Il assure néanmoins que ces informations sont prises au sérieux et que "les données sont analysées par les autorités norvégiennes mais aussi par l'autorité européenne du médicament". 

La Norvège, qui a commencé à vacciner sa population le 27 décembre dernier, a administré au moins une dose à environ 33.000 personnes, à savoir celles qui sont considérées comme les plus à risque si elles contractent le virus, y compris les personnes âgées.

En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a relevé ce jeudi six effets indésirables graves, "4 cas de réaction allergiques et 2 cas de tachycardie", sur un total de plus de 300 000 personnes vaccinées depuis le début de la campagne.


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