Covid-19 : l'Inde touchée par une deuxième vague épidémique (et c'est une très mauvaise nouvelle)

Aurélie Loek avec AFP
Publié le 15 avril 2021 à 13h20, mis à jour le 15 avril 2021 à 15h41
Covid-19 : l'Inde touchée par une deuxième vague épidémique (et c'est une très mauvaise nouvelle)
Source : AFP

CONTAMINATION MASSIVE - Au cours des dernières 24 heures, l'Inde a enregistré un record de 200.000 nouveaux cas de Covid-19 alors qu'une deuxième vague épidémique prend de l'ampleur dans ce pays de 1,3 milliard d'habitants.

200.000 nouveaux cas dans les dernières 24 heures et un nombre de contaminations quotidiennes qui a plus que doublé depuis début avril.  Alors qu'il y a à peine un mois, l'Inde enregistrait un recul spectaculaire du nombre de contaminations quotidiennes avec 9000 cas au début du mois de février, le pays connaît désormais une nouvelle flambée. 

Il est devenu le deuxième pays le plus touché par le Covid-19 lundi 13 avril, dépassant le Brésil, avec 14,1 millions de cas enregistrés depuis le début de la pandémie. L'Inde a aussi déploré 1038 décès en 24 heures, soit près de 175.000 morts au total, selon les données du ministère de la Santé. 

L'émergence d'un variant indien "double mutant"

Les autorités étudient un lien entre cette reprise épidémique à l'apparition d'un nouveau variant dans le pays. Une analyse des échantillons collectés dans l'État occidental du Maharashtra montrerait "une augmentation de la fraction des échantillons présentant les mutations E484Q et L452R" par rapport à décembre de l'année dernière, selon le gouvernement indien. 

Selon les premières observations des scientifiques indiens, ce nouveau variant serait une combinaison de ces deux mutations. Selon le Dr. Jeremy Kamil, virologue au Centre des sciences de la santé à l'Université de l'État de la Louisiane, la E484Q serait similaire à la mutation E484K, déjà repérée dans les variants sud-africain et brésilien. 

Si ces doubles mutations ne sont pas rares, celle en Inde commence à inquiéter les scientifiques. En effet, ce variant serait le premier à avoir deux mutations qui lui permettraient d'échapper aux anticorps et d'être plus contagieux. Selon de premières études rapportées par la BBC, ce nouveau variant serait donc plus de 50% plus contagieux et 60% plus mortel et pourrait menacer l'immunité acquise par une personne via la vaccination ou la maladie et provoquer une réinfection. 

De légères mesures de restriction sanitaire

Cependant, les données manquent pour véritablement établir un lien entre l'apparition de ce variant et la nouvelle vague épidémique que traverse l'Inde. En effet, les mesures sanitaires étaient pratiquement inexistantes ces derniers mois. Des foules d'individus, souvent sans masque, se sont également rassemblées à l'occasion de pèlerinages religieux ou de rassemblements politiques dans les États où des élections se tiennent. 

De premières mesures de confinement partiel et de couvre-feu ont été prises par les territoires et les États les plus touchés, mais l'Inde mise surtout sur sa campagne de vaccination, lancée mi-janvier. 108 millions de doses ont déjà été administrées, mais l'objectif ambitieux du gouvernement de vacciner 300 millions de personnes d'ici fin juillet accuse du retard à cause d'une pénurie de doses. 

Les ruptures de stocks dans certains États ont incité le pays à suspendre l'exportation des doses d'AstraZeneca, dont elle est la principale productrice au monde. Mardi 13 avril, le pays a également annoncé avoir approuvé le vaccin russe Spoutnik V. En vertu d'accords déjà conclus, 852 millions de doses du vaccin russe, soutenu par le Fonds russe d'investissement direct, devront être fabriquées en Inde chaque année. 


Aurélie Loek avec AFP

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