DOUTES - Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson a indiqué mardi 13 avril qu'il avait "pris la décision de retarder le déploiement" de son vaccin en Europe. Et ce, à cause des cas de thrombose cérébrale constatés aux États-Unis.
Le vaccin de Johnson & Johnson sur la sellette ? Le groupe pharmaceutique américain, dont le vaccin contre le Covid-19 devait être déployé ces prochains jours en Europe, a décidé de suspendre ses livraisons. En cause, la décision des autorités sanitaires américaines, qui ont recommandé mardi "une pause" dans son utilisation aux États-Unis après des cas de thrombose cérébrale.
Les principales agences fédérales de santé publique du pays souhaitent en effet enquêter sur six cas de personnes ayant développé des cas graves de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin. Ces personnes sont âgées de 18 à 48 ans et ont présenté, 6 à 13 jours après l'injection, des symptômes de thrombose cérébrale, conjugués avec une chute de leur niveau de plaquettes sanguines. "Un cas s'est révélé mortel et un patient se trouve dans un état critique", a déclaré Peter Marks, de l'Agence américaine des médicaments (FDA).
"Pas d'impact important" sur la campagne de vaccination américaine
Dans l'attente des conclusions, les agences fédérales préconisent donc de suspendre les injections. "La sécurité et le bien-être des personnes qui utilisent nos produits sont notre priorité absolue", a souligné Johnson & Johnson en rappelant que plus de 6,8 millions de doses de son vaccin anti-Covid ont déjà été administrées sur le territoire américain depuis son autorisation en urgence fin février.
Cela "représente moins de 5% des doses administrées aux États-Unis jusqu'à présent", a de son côté indiqué Jeff Zients, coordinateur de la lutte contre le Covid-19 pour la Maison Blanche, soulignant que la suspension des injections n'aurait "pas d'impact important" sur la campagne de vaccination américaine. Difficile d'en dire autant concernant l'Europe : le quatrième vaccin autorisé contre le Covid-19 devait être utilisé à partir du 19 avril prochain. C'était sans compter ce coup d'arrêt.
Un vaccin efficace à 66%
Johnson & Johnson "est en train d'étudier ces cas avec les autorités européennes de santé", a indiqué le groupe dans un message transmis à l'AFP sans donner plus de détails sur l'ampleur du report du déploiement en Europe. L'Agence européenne des médicaments (EMA) avait annoncé vendredi examiner un lien possible entre le vaccin de Johnson & Johnson et des cas de caillots sanguins.
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Le vaccin unidose de Johnson & Johnson a été autorisé en urgence aux Etats-Unis fin février, après ceux à deux doses de Pfizer/BioNTech et de Moderna. Il s'est révélé efficace à 66% pour prévenir les formes modérées à sévères du Covid-19, selon des essais cliniques réalisés sur environ 40.000 personnes âgées de 18 ans ou plus dans plusieurs pays à travers le monde. A "vecteur viral", le sérum de "J&J" utilise comme support un autre virus peu virulent, transformé pour y ajouter des instructions génétiques d'une partie du virus responsable du Covid-19. Une fois dans les cellules, une protéine typique du SARS-CoV-2 est produite, éduquant le système immunitaire à le reconnaître.