DIPLOMATIE - Des membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont condamné jeudi dans une "instrumentalisation orchestrée d'être humains" par la Biélorussie à la frontière avec la Pologne afin de "déstabiliser la frontière extérieure de l'Union européenne".
Une "instrumentalisation orchestrée d'êtres humains." C'est ce qu'ont dénoncé jeudi les Occidentaux, à l'issue d'une réunion à l'ONU consacrée à la crise déclenchée par la Biélorussie à la frontière polonaise.
Dans une déclaration conjointe publiée à l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, l'Estonie, la France, l'Irlande, les Etats-Unis, la Norvège et le Royaume-Uni ont estimé jeudi soir que l'objectif de Biélorussie était aussi "de déstabiliser les pays voisins" et "de détourner l'attention de ses propres violations croissantes des droits humains". "Cette tactique est inacceptable et appelle une réaction et une coopération internationales fortes afin de demander des comptes à la Biélorussie", ont souligné les signataires, sans toutefois évoquer de mesures concrètes.
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L'appel du pied à Vladimir Poutine
La session d'urgence a duré un peu plus d'une demi-heure. La déclaration ne mentionne pas la Russie, soutien de la Biélorussie depuis le début de la crise et qui avait, avant la réunion, récusé les accusations des Occidentaux, assurant ne pas participer avec Minsk à l'envoi de migrants à la frontière avec la Pologne.
Plus tôt, lors d'un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, le second en deux jours, Vladimir Poutine avait estimé que le règlement de cette "grave crise migratoire" passait par le "rétablissement des contacts entre les pays de l'UE et la Biélorussie", selon un communiqué du Kremlin.
Quelques milliers de migrants, originaires principalement du Proche-Orient, sont bloqués dans des conditions difficiles à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Les Européens accusent Minsk d'alimenter la crise en délivrant des visas et en affrétant des vols pour se venger de sanctions occidentales imposées au régime de M. Loukachenko l'an dernier après la brutale répression d'opposants.