Crise des Rohingyas : la Birmanie et le Bangladesh s’accordent pour régler la question des réfugiés en deux ans

Publié le 16 janvier 2018 à 8h25
Crise des Rohingyas : la Birmanie et le Bangladesh s’accordent pour régler la question des réfugiés en deux ans
Source : AFP

DÉBUT D’ENTENTE – La Birmanie et le Bangladesh se sont donnés mardi deux ans pour régler le retour des plus de 650.000 réfugiés Rohingyas déplacés depuis fin août pour fuir la répression de l'armée birmane.

Le début d'une sortie de crise ? Les autorités birmanes et bangladaises ont conclu mardi un accord pour régler le retour vers la Birmanie des 650.000 réfugiés Rohingyas réfugiés au Bangladesh dans un délai de deux ans. Les deux pays discutaient depuis lundi des modalités du rapatriement de ces centaines de milliers de membres de la minorité musulmane, exilés de l'Etat Rakhine pour fuir la répression sanglante de l’armée birmane. Répression qualifiée par l’ONU d’"épuration ethnique".

Sous pression sur la scène internationale, le gouvernement d’Aung San Suu Kyi a promis de rapatrier les réfugiés s'ils peuvent prouver qu'ils habitaient auparavant en Birmanie. Une démarche qui pourrait s’avérer difficile, les Rohingyas étant apatrides. D'après le communiqué du ministère des Affaires étrangères bangladais, cinq camps doivent être construits dans l'Etat Rakhine de sorte à désemplir celui qui, côté Bangladesh, est aujourd'hui le plus grand bidonville du globe. 

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Des traumatismes prégnants

"Dans les jours qui viennent, les réfugiés pourront commencer à s'enregistrer. Le processus va pouvoir commencer", a expliqué à l'AFP Mohammad Sufiur Rahman, ambassadeur du Bangladesh en Birmanie. Le diplomate a écarté un retour des premiers Rohingyas fin janvier, comme cela avait été annoncé : "C'est impossible", a-t-il souligné. De nombreux observateurs et associations caritatives se demandent cependant si les Rohingyas traumatisés accepteront de rentrer chez eux.

Beaucoup avancent le fait que peu de choses les rattachent désormais à la Birmanie, leurs villages ayant souvent été brûlés et leurs champs confisqués. Certains estiment également que l'Etat Rakhine n'offre pas de garantie de sécurité suffisante. 

Victimes de discriminations et sans papiers d'identité, les Rohingyas ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et hôpitaux. Depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire, ils représentent la plus grande population sans-patrie du monde. 


La rédaction de TF1info

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