Crise diplomatique entre la Turquie, les Pays Bas et l’Allemagne : après les provocations, Recep Erdogan passe aux actes

Publié le 14 mars 2017 à 10h43
Crise diplomatique entre la Turquie, les Pays Bas et l’Allemagne : après les provocations, Recep Erdogan passe aux actes

CRISE DIPLOMATIQUE - Après les attaques verbales, les mesures concrètes. Suite à la polémique sur ses ministres privés de meetings électoraux aux Pays-Bas et en Allemagne, le président turc Recep Erdogan a annoncé refuser le retour à Ankara de l'ambassadeur néerlandais.

La Turquie durcit encore la crise diplomatique. Furieuse de voir ses ministres privés de meetings électoraux en Europe, elle a accusé la chancelière allemande Angela Merkel de "soutenir les terroristes", et a annoncé refuser le retour à Ankara de l'ambassadeur néerlandais. Les Pays-Bas sont en effet dans le viseur du président turc Recep Tayyip Erdogan après leur décision d'empêcher deux ministres turcs de participer sur le sol néerlandais à des meetings en sa faveur avec la diaspora turque, avant un référendum sur le statut présidentiel.

Après avoir qualifié de "nazis" les dirigeants néerlandais, Ankara est passé lundi soir aux mesures concrètes : la Turquie, a déclaré son vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, refuse le retour de l'ambassadeur Kees Cornelis van Rij "jusqu'à ce que les conditions (...) posées soient remplies". Et d'annoncer la suspension des relations au plus haut niveau avec les Pays-Bas.

Il a précisé que la Turquie souhaitait une enquête sur les évènements des derniers jours, dont le recours à des policiers à cheval et à des chiens pour rétablir l'ordre après une manifestation devant le consulat turc à Rotterdam (centre des Pays-Bas). Ankara veut également que les Pays-Bas réparent "les torts qu'ils ont commis", a-t-il indiqué, sans préciser son propos.

De son côté, la responsable de la diplomatie européenne Federica Mogherini a jugé "essentiel d'éviter une nouvelle escalade et de trouver les moyens de calmer la situation". Le département d'Etat américain a également exhorté à "éviter l'escalade".

La tension a également grimpé ces derniers jours avec l'Allemagne, où plusieurs villes ont refusé la tenue de meetings électoraux turcs. Lundi, Recep Erdogan s'en est pris directement à la chancelière Angela Merkel, accusée de "soutenir les terroristes". "Mme Merkel, pourquoi cachez-vous des terroristes dans votre pays ? Pourquoi n'agissez-vous pas ?", a ainsi lancé le président turc à la télévision. Cette diatribe était destinée à dénoncer le "soutien" qu'apporterait Berlin, selon lui, à des militants de la cause kurde et à des suspects recherchés pour le coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier, en leur offrant refuge. 

Angela Merkel a jugé ces propos "aberrants". "La chancelière n'a pas l'intention de participer à un concours de provocations", a déclaré son porte-parole Steffen Seibert.

Dans son allocution, Recep Erdogan a également accusé l'Allemagne de "nazisme", une critique du soutien d’Angela Merkel à son homologue néerlandais Mark Rutte dans le bras de fer avec Ankara. 


La rédaction de TF1info

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