Crise politique en Italie : le président Mattarella décale l'annonce d'un nouveau gouvernement

Publié le 23 août 2019 à 7h54, mis à jour le 23 août 2019 à 8h42

Source : TF1 Info

GOUVERNEMENT - Le président de la République italienne Sergio Mattarella a accordé un délai supplémentaire aux responsables politiques italiens afin qu'ils lui proposent une feuille de route gouvernementale, deux jours après l'annonce de la démission de Giuseppe Conte.

Après la démission en coup d'éclat de Giuseppe Conte, mardi 20 août, en même temps qu'il critiquait très vertement l'attitude de son ex bras droit Matteo Salvini, l'Italie est plus que jamais en crise. Alors que l'annonce d'un nouveau gouvernement était envisagée jeudi 22 août, le président de la République italienne Sergio Mattarella, maître à bord en ces temps troublés, a indiqué dans la soirée qu'il tendra "de nouvelles consultations pour prendre les décisions nécessaires".

Compromis attendu

En d'autres termes, les formations susceptibles de former un gouvernement disposent d'un délai allant jusqu'au mardi 27 août pour trouver un compromis gouvernemental afin de composer une équipe exécutive. Décision prise à la demande des interlocuteurs qu'il a reçus les 21 et 22 août au palais présidentiel du Quirinal, sur la base des déclarations des responsables de ces formations qui lui ont assuré travailler à l'établissement d'un compromis. 

Pour rappel, l'alliance entre La Ligue, le parti d'extrême droite et le M5S, mouvement populiste hybride, tous deux vainqueurs des élections législatives de juin 2018, a volé en éclat ces dernières semaines, le ministre de l'Intérieur et numéro 2 du gouvernement Matteo Salvini ayant appelé au déroulement de nouvelles élections après que les élus M5S ont voté contre le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin. 

L'alliance PD/M5S, seule alternative à des élections anticipées

Tout l'enjeu des consultations actuelles est de voir si le Parti démocrate, qui s'est réinvité au centre du jeu politique, peut proposer une alliance au M5S, dans une association que peu avaient vu venir jusqu'à présent. Mercredi 21 août, le parti politique de centre-gauche s'est dit "uni" derrière le projet de majorité avec la formation du futur ex-ministre de l'Economie Luigi Di Maio. Et a posé ses conditions : "Appartenance loyale à l'Europe, pleine reconnaissance de la démocratie représentative et de la centralité du parlement, développement basé sur le respect de l'environnement, changement de cap dans la gestion des flux migratoires avec un rôle prééminent de l'Europe, virage dans la politique économique et sociale vers davantage de redistribution et d'investissements".

L'urgence politique est là, pour ces deux formations, nettement distancées dans les sondages par Matteo Salvini, qui ne rêve que d'élections anticipées. Le vice-président du conseil jouit de scores supérieurs à 35%, quand ce n'est pas la majorité absolue en cas d'alliance avec la droite conservatrice. 


La rédaction de TF1info

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